Coup dur et lots de consolation
Alstom et Bombardier redoutaient un appel d’offres pour les trains Intercités. Ils n’y échappent pas, même s’ils obtiennent des lots de compensation. Pas de quoi assurer la visibilité des sites, pour des industriels qui redoutent les prochaines années.
Après avoir hésité, retourné la question, pesé les difficultés juridiques, discuté avec Bercy, le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies a décidé de lancer un appel d'of- fres. En janvier, alors qu'on évoquait de plus en plus cette perspective, Jacques Beltran, directeur Commercial d'Alstom, nous disait : « Ce ne serait pas une bonne nouvelle. » Lau- rent Bouyer, le nouveau président de Bom- bardier Transport France nous confiait aussi qu'en cette hypothèse il serait « un peu déçu ». On les comprend.Car des sites d’Alstom ou de Bombardier sont menacés. Ils ont besoin de commandes, et rapidement. Leurs plans de charge s’effondrent à partir de 2017. On craint surtout pour l’usine Alstom de Reichshoffen (Bas-Rhin). Toute la supply chain peut être impactée par des retards. Eric Tas- silly, PDG de Knorr-Bremse France, lui aussi, nous dit-il, redoute « le creux de plan de charge à partir de 2017 » pour l'ensemble des équipementiers, Des élus alsaciens se sont émus. Par exemple des sénateurs (LR ou UDI), élus de territoires concernés par les menaces sur l'emploi : re- groupés autour de Fabienne Keller, sénatrice du Bas Rhin et secrétaire nationale Les Ré- publicains en charge des Transports et de l'Energie, ils ont demandé à Alain Vidalies le 3 février de faire « un choix pour l'emploi ». François Asselin, président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), a écrit le 15 février à Manuel Valls. L’appel d'offres pour un nouveau train se traduirait, avance-t-il, par « la perte d'environ 10 000 em- plois ». Le 11 février, Frédéric Sanchez, secré- taire général de la fédération CGT de la mé- tallurgie et Gilbert Garrel, secrétaire général de la fédération CGT des cheminots, ont écrit à François Hollande, pour lancer une alerte générale sur la situation du ferroviaire et glisser au passage : « Le contrat de 1 000 rames Régiolis doit être commandé rapidement. »
En vain. Pas tout à fait, puisque l’Etat annonce la commande de 30 nouvelles rames Regiolis. Pour Alstom, le compte n’y est pas, puisqu’elles « n’apportent que 9 mois de visi- bilité ». Et que le futur appel d’offres, même si Alstom le remportait, « ne permettrait pas », selon l’industriel, « une continuité de la pro- duction, car une tel projet ne débuterait en fa- brication qu’en 2022, ce qui signifie 4 années sans activité sur le site de Reichshoffen. L'emploi est essentiel. Mais les deux grands ense
Le dossier complet est réservé aux abonnés ou aux détenteurs d’un porte-monnaie électronique, connectez-vous pour y accéder.
*Formule numérique sans engagement à partir d’un 1€ par mois !
Publié le 23/01/2025 - Yann Goubin
Publié le 20/01/2025 - Nathalie Arensonas