Introduction
Avec 14,9 millions de Français qui vont travailler en voiture, le potentiel existe. Mais la principale difficulté reste d’attirer les conducteurs.
Héler une voiture comme s’il s’agissait d’un taxi, donner quelques euros en dédommagement au conducteur. Le tout en ayant fait sa « connaissance » quelques minutes auparavant grâce à une appli de géolocalisation. C’est en gros ce que proposent les nouveaux services de covoiturage de proximité en temps réel… Un secteur qui bouge pas mal ces deniers temps, même si ce n’est pas uniquement pour croître. A la quasi-surprise générale, Sharette, qui avait à l’été dernier signé un partenariat fructueux avec la RATP a jeté l’éponge. L’an passé c’est Wedrive qui avait fermé son appli. Alors problème de masse critique ? De modèle économique ? Un peu des deux ? Pour percer, chaque start-up tente sa recette, histoire de se différencier de la concurrence. Il y a par exemple Karos, dont l’appli « intelligente » apprend des déplacements de l’utilisateur et promet de lui proposer automatiquement des covoitureurs possibles ; Wayz-up, appartenant à Mobivia, qui s’adresse aux entreprises qui souhaitent promouvoir le covoiturage auprès de leurs salariés, ou encore Coovia, qui promet – comme le faisait Sharette – de mixer les transports en commun et la voiture pour assurer le déplacement de l’utilisateur…
« Tout le monde ne pourra pas survivre. Quand on sait ce que coûte une application mobile, sa mise à jour régulière, la création d’applications pour les entreprises… Tout cela ne peut pas se faire avec trois développeurs dans un garage. Quand on veut passer à l’ère industrielle, il faut plus que trois personnes et un million d’euros », estime ainsi Frédérique Ville, la directrice générale d’iDVroom, le service de covoiturage lancé par la SNCF en septembre 2014 (voir page 31). Selon elle, « le marché va certes grandir. Mais il ne justifie pas la présence rentable d’une dizaine d’acteurs ». Le marché du déplacement quotidien est en tout cas potentiellement important. Selon iDVroom, 19 millions de personnes, soit 80 % des actifs, se rendent en voiture sur leur lieu de travail. 15 millions de trajets quotidiens sont recensés en Ile-de-France et 30 % des salariés se disent prêts à covoiturer.
Ces chiffres, mis en rapport avec le taux d’occupation des véhicules – 1,08 en moyenne sur le domicile – travail, accompagnement familial inclus, selon l’Ademe qui a réalisé une étude fin 2015 – donnent une idée du potentiel qu’il y a à partager sa voiture… Potentiel pour l’environnement – moins de voiture, moins de pollution – et pour le porte-monnaie – partage des frais d’un véhicule personnel. Ce sont naturellement les deux principaux avantages mis en avant par les sites qui se lancent. Selon l’étude de l’Ademe, ce sont « 14,9 millions de Français qui vont travailler en voiture, mais pas forcément tous les jours et 3,5 millions covoiturent plus ou moins régulièrement, au moins sur une partie du trajet, le conducteur pour aller travailler, le passager pour tous types de motifs. » Il y aurait par ailleurs 900 000 personnes, soit 4,5 % des salariés, qui covoiturent tous les jours, les deux étant en route pour le bureau ou l’usine…
« De toutes les nouvelles mobilités, autopartage, VLS ou covoiturage, c’est ce dernier qui affiche le plus gros potentiel, assure pour sa part Christophe Saroli, chef de projet Nouveaux services à la mobilité au Cerema. Même si personne n’a trouvé la solution miraculeuse, le covoiturage courte distance, c’est un énorme gisement. » Un gisement qui attire même des appétits inattendus. Ainsi, la firme allemande BMW a récemment annoncé qu’elle voulait développer son activité d’autopartage (DriveNo
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Publié le 20/03/2024
Publié le 20/09/2021