Le covoiturage conçu comme un service public
précise Grégoire de Pins, ancien président cofondateur de Sharette. Il refuse par ailleurs de dévoiler le montant et le nom de l’investisseur avec lequel discutait la start-up de cinq salariés qui avait déjà par le passé levé 130 000 euros. Mais en 2015, il parlait de lever 750 000 euros. Une somme qui lui aurait permis de prendre un avantage décisif sur la concurrence. Sharette avait pourtant été soutenue par le Numa, l’incubateur du « Silicon Sentier », ainsi que le partenaire de la RATP lors des travaux estivaux de la ligne A du RER. « Le financement et le temps de développement d’un projet aussi ambitieux nous ont amenés à cette difficile décision, poursuit-il. Nous sommes persuadés que la mobilité partagée a un bel avenir devant elle. » Et le covoiturage dynamique aussi ! Pour Grégoire de Pins, cet échec en effet ne remet pas en cause la pertinence de son modèle. Sharette, qui s’était lancée fin 2012 en fonctionnant avec une dizaine de communautés fermées et actives s’était alors ouverte largement à la faveur de ce partenariat. « A partir du moment où l’on propose aux utilisateurs de combiner covoiturage et transports en commun, il n’y a pas de vrai problème de taille critique, soutient-il. En proposant à l’utilisateur de se rapprocher de sa destination et de terminer par les transports en commun, notre taux de match était meilleur ». Il n’en reste pas moins que ce fameux taux – calculé par rapport au nombre de demandes satisfaites – restait de son propre aveu « faible ». Et s’il restait faible, ce ne serait pas parce qu’il y avait trop peu d’offre ? Avant de signer le partenariat avec la RATP, Sharette comptait en effet un peu plus de 3 000 membres, le coup de pouce lui ayant permis de multiplier ce chiffre par dix, puisqu’en janvier dernier, il dénombrait 30 000 « sharetteurs » « et 2 200 covoiturages publiés entre juillet et octobre 2015 ». Un résultat donc très éloigné des 75 000 membres espérés qui avaient été annoncés à la signature du partenariat il y a un an, peu de temps avant que l’application de la RATP a intégré les trajets de covoiturage de la communauté Sharette à son calculateur d’itinéraires. Positionné sur le marché du covoiturage dynamique, le service prévoyait quand même également la possibilité de réserver (entre cinq minutes et 24 heures avant le départ). Le tout pour réussir à offrir un parcours en voiture ou multimodal, au tarif unique de 2,36 euros, avec 2 euros revenant au conducteur et 36 centimes à Sharette. Sûr de l’existence d’une demande en matière de covoiturage instantané, le jeune entrepreneur ne croit pas en revanche aux trajets récurrents. « Il y a trop d’aléas, estime-t-il. Le conducteur peut tomber malade, être en congé, en RTT, en télétravail, etc. Cela crée une déception pour le passager. » Encore plus compliqué : trouver un covoitureur pour l’aller et le retour. La meilleure preuve à ses yeux : dans les statistiques des achats, « on ne retrouvait jamais le même couple conducteur-passager ». Une différence fondamentale par rapport au service d’iDVroom, promu par la SNCF… et pourtant leader ! C. N.
La communauté des utilisateurs de Waze bientôt support du covoiturage ?
En s’appuyant sur sa base de 50 millions d’utilisateurs de Waze, le navigateur gratuit collaboratif qu’il a racheté en 2013, Google pourrait proposer du covoiturage au quotidien. C’est du moins ce que supputent les observateurs avertis qui ont récemment repéré que le géant du Net venait de renommer son projet RideWith du nom de WazeRider, et de déposer cette marque. L’idée ? Mettre en relation plusieurs « Wazers » pour leur permettre de n’utiliser qu’un seul véhicule sur leur trajet domicile – travail. Mais afin de ne pas risquer que des petits malins en fassent un business illégal à la UberPop, l’appli se fonde sur les habitudes de déplacements récurrents de ses utilisateurs pour proposer des trajets à la communauté. Le logiciel se charge de vérifier que les conducteurs ne se déplacent que de leur quartier d’origine à leur lieu de travail et ne prennent de passagers que deux fois par jour maximum. Enfin le partage des frais, automatisé, se fait sur la base d’un barème raisonnable. Le service est pour l’instant testé, dans le cadre d’un projet pilote, en Israël, pays d’origine de la start-up Waze avant son rachat par Google.Covoiturer sur le chemin de l’école
C’est en repérant le ballet incessant de véhicules devant les écoles et collèges, que cet entrepreneur niçois, éducateur de formation et qui conduit régulièrement des enfants à problèmes à leur établissement scolaire, a eu l’idée de lancer son site. Car-share.fr, c’est son nom, se présente comme un site de mise en relation de parents ou autres accompagnateurs d’enfants à l’école où chacun peut déposer son annonce d’offre ou de demande de covoiturage.« Plusieurs sites de covoiturage pour l’école existent, mais ils ne sont pas spécialement conviviaux et pratiques… », décrit Thomas Bellon. Certains sont locaux, d’autres gérés par des associations de parents, bref aucun de gratuit et ouvert à la France entière comme ce dernier-né. Quant au modèle économique, il reste à préciser. « Je ne souhaite pas me rémunérer en servant d’intermédiaire, pense le créateur du site. De toute façon, le préalable à tout, c’est l’audience, ensuite il sera possible soit de faire payer pour les annonces, soit pour des options de mises en avant. » Il compte notamment sur les étudiants en communication de l’Université Nice Sophia Antipolis pour lui faire un peu de promotion.
A moto aussi !
Le mot n’est pas des plus explicites, il est tout droit adapté du covoiturage : le « comotorage » ou partage d’une moto ou d’un scooter (d’au moins 125 cm³). Lancé en juin 2015, Mapool, contraction de map et de carpool propose de« se déplacer plus vite, sans se ruiner et en toute confiance ». Dans la capitale congestionnée, l’appli – simplissime, reposant sur la géol
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Publié le 20/03/2024
Publié le 20/09/2021