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Le TGV aujourd'hui ouvert jusqu'à Strasbourg a longtemps cherché sa voie. Ancien président de la SNCF, Philippe Essig a trouvé le moyen de le sortir de son enlisement. Avec une solution de financement originale… mais dont on n'a pas ensuite su user avec modération.
Le TGV Paris – Lyon s'était fait dans un grand scepticisme de l’Etat, mais le succès éclatant changea tout. Tout le monde voulut son TGV… Suivirent le TGV Atlantique et le TGV Nord. Le Sud, l'Ouest… L'aiguille tournait, elle allait enfin pointer sur l'Est. Ce serait « le TGV du dernier quart d'heure »,disait André Rossinot, alors maire de Nancy.
La SNCF n'en voulait pas. Pas assez de trafic. Elle regardait plutôt vers Bordeaux et regrettait que le projet du Sud-Ouest, commercialement prometteur, ne soit pas soutenu politiquement…
L’Etat non plus n'en voulait pas. Dès le début le TGV Est fut présenté comme une ligne d'aménagement du territoire, façon de dire qu'on ne va pas se presser. Mais il était politiquement impossible de ne pas le réaliser un jour. Ce serait laisser tomber les régions de l'Est. Oublier Strasbourg, siège du Parlement européen. Délaisser l'Allemagne, alors que le couple franco-allemand était le moteur de l'Europe et que l'Allemagne fédérale, avant la réunification du 3 octobre 1990, restait tournée vers l'Ouest.
Philippe Essig, ancien président de la SNCF, fut chargé en mars 1989 par le gouvernement de rendre réalisable ce projet impossible. Avec un financement et un tracé. Financer, c'était alors lever les fonds, et non trouver un partenaire industriel, solution qui ne fut mise en œuvre dans le réseau à grande vitesse que pour les trois lignes lancées en mê...
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Retrouvez le dossier Un second souffle pour le TGV Est dans le magazine VR&T n°589