Transdev et Keolis enclenchent la vitesse supérieure
Depuis le passage d’Effia, historiquement créé par la SNCF pour gérer ses parkings de gares, sous le contrôle de Keolis en février 2010, le groupe de transports ne s’est pas endormi sur ses lauriers. En six ans, l’entreprise s’est repositionnée sur le marché global du stationnement, a remporté 80 appels d’offres et son activité a doublé. « L’expertise de Keolis en matière d’appel d’offres a été un atout, reconnaît Fabrice Lepoutre, directeur général d’Effia. Nous travaillons désormais avec de nombreuses collectivités comme Lyon, Lille, Suresnes, Montreuil, Nantes ou Grenoble, ainsi qu’avec des privés comme Unibail ou Axa Real Estate. » Son homologue, François Bruyant, président de Transdev Stationnement, filiale créée en décembre 2014, fait toutefois remarquer que « la très grande majorité des parcs de gare sont encore gérés par Effia, sans mise en concurrence… » Chez Transdev, le déclic s’est produit avec la promulgation de la loi Maptam et l’arrivée prévue de la décentralisation et dépénalisation du stationnement payant sur voirie en 2018. Le groupe s’est rendu à l’évidence qu’il lui fallait rapidement atteindre la taille critique. C’est pourquoi il a récemment annoncé le rachat d’Urbis Park Services – l’opération doit être finalisée en fin d’année – lui permettant de plus que doubler son activité (130 000 places dans 60 villes dont 65 000 sur voirie). De plus, « Urbis Park vient de signer avec la ville de Suresnes le premier contrat de France incluant la gestion et le contrôle du stationnement de voirie en mode dépénalisé, pour 3 000 places pendant dix ans », souligne François Bruyant. En matière de prévisions de croissance et d’objectifs, les deux groupes sont peu bavards, mais Fabrice Lepoutre consent à préciser qu’Effia, qui a pour sa part pris 33,27 % de la Saemes (90 parcs franciliens), « souhaite progresser plus vite que le marché ». Quant aux évolutions du marché, c’est tout naturellement que chaque groupe les interprète au gré de ses propres objectifs. Ainsi pour Keolis, la tendance baissière de la fréquentation globale dans les grandes agglos, due aux politiques efficaces de report modal, se combine à la fois à l’émergence des offres digitales et au succès des systèmes de voitures partagées. « La baisse en dix ans est de 25 % à Paris et à deux chiffres dans toutes les grandes villes, estime le DG d’Effia. Face à ces évolutions, on se doit d’être réactifs et imaginatifs. » Bien sûr, les opérateurs ont eu tôt fait d’augmenter leurs tarifs et Keolis n’y fait pas exception. Mais la filiale SNCF prône « la modération tarifaire. C’est une nécessité absolue : on évite de scier la branche sur laquelle on est assis », poursuit-il. Ainsi, dans la capitale, Effia estime être « dans la moyenne des prix du marché », c’est-à-dire de trois à six euros de l’heure. L’entreprise affirme surtout que malgré la hausse pratiquée en juillet 2015 lors du passage à la tarification au quart d’heure, « à fréquentation égale, le CA n’a pas bougé car environ 40 % des clients paient moins cher, 40 % plus cher et c’est neutre pour les 20 % restants ». Bref, mathématiquement, ça s’annule, même si ça n’est pas to
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