Médine – La Mecque, la LGV pionnière dans le désert

Si tout va bien, c'est début 2018 que les pèlerins pourront voyager de Médine à La Mecque par chemin de fer. Le chantier bat son plein sur les 453 km entre les deux villes saintes de l'islam, la première abritant le tombeau de Mahomet et la seconde la kaaba, la pierre sacrée. Ce sont chaque année des millions de personnes (sunnites et chiites) qui viennent du monde entier faire le « hadj », ce pèlerinage figurant parmi les cinq préceptes de cette religion. Aujourd'hui, ces foules sont acheminées non sans difficultés par autocars ou par avions. Aussi, gardiennes de ces lieux, les autorités saoudiennes ont voulu créer, à travers le désert, ses sables, sa chaleur et ses vents, une ligne ferroviaire à grande vitesse. A l'été 2011, au terme d'un appel d'offres international auquel avait également répondu une alliance menée par le français Alstom, le gouvernement de Riyad a attribué le marché au consortium Al Shula Group : il doit construire la ligne d'ici décembre 2016, l'exploiter et la gérer durant 12 ans. Dans ce consortium deux sociétés arabes (Al Shula et Al Rosan) côtoient douze autres, espagnoles (Adif, Cobra, Consultrans, Copasa, Dimetronic, Imathia, Inabensa, Ineco, Indra, OHL, Renfe, Talgo). Cet ensemble d'entreprises de BTP, ingénierie et construction ferroviaire est surveillé comme le lait sur le feu par le ministre espagnol des Transports (Ana Pastor jusqu'en juillet 2016) : l'opération est par son ampleur une affaire d'Etats, mais sont aussi en jeu le savoir-faire et les échanges extérieurs ibériques. Dénommé à la signature en 2012 « Haramain », le chantier correspond à un marché initial de 6,736 milliards d'euros et porte sur la superstructure (voie, communications, électrification et sécurité) ainsi que sur le matériel roulant. La candidature espagnole aurait été ...