Le point de vue de trois opérateurs
Pierre Gourdain, DG France de Flixbus. Sonia Arhainx, directrice d’isilines. Roland de Barbentane, DG de Ouibus. Ville, Rail & Transports. Quels sont vos besoins (nombre de gares, etc.) et quelle est votre définition d’une gare routière digne de ce nom ? Pierre Gourdain. Nulle part en France, l’absence de gare n’a ralenti notre croissance. Cependant, plusieurs dizaines d’aménagements sont nécessaires pour faire face à l’afflux prévu de voyageurs – 20 millions dans trois ans –, il s’agit dans la plupart des cas de lieux existants. D’après nos calculs, la saturation des premières gares surviendra dès l’été 2017. Notre priorité numéro 1 est la facilité d’accès pour les voyageurs. Ensuite, le site doit absolument être sécurisé avec des espaces délimités pour cars et passagers. Enfin, par ordre d’importance : un panneau d’affichage, des sièges, un abri contre les intempéries, des toilettes, un petit guichet, du Wi-Fi et un snack. Sonia Arhainx. L’insuffisance actuelle des infrastructures est notoire et tout le monde a bricolé jusqu’à maintenant. Les aménagements à développer ou à créer sont à voir au cas par cas, selon les configurations géographiques et de trafic. Nous considérons qu’en gros, il devrait y avoir trois types de sites : soit une halte routière légère, comprenant le strict minimum, à savoir des quais hors voirie, un abri tempéré, des toilettes à proximité et une signalétique ; soit une halte « plus », comprenant en sus de l’information voyageurs en temps réel si possible digitale, et avec des commerces à proximité ; soit une gare qu’on peut qualifier de hub de mobilité, en général adossée à une gare ferroviaire, avec ses emplacements de stationnement pour les cars, son parking longue durée et covoiturage, son poste de contrôle gérant plusieurs quais et bien sûr ses services… On peut s’inspirer des gares ferroviaires et des aéroports car nos passagers ont exactement les mêmes besoins. Roland de Barbentane. En nombre de gares, c’est impossible à dire… Notre réseau évolue très rapidement. Il y a des endroits sans gare ni arrêt digne de ce nom et la situation actuelle n’est globalement pas satisfaisante. Mais plutôt mieux qu’on ne le laisse entendre : nous disposons de pôles d’échanges multimodaux, y compris dans des villes de taille intermédiaire. Il y a deux grands sujets. Numéro un, la sécurité : afin que les bus n’aient pas à faire marche arrière, les clients pas à traverser la voirie. Numéro deux, la qualité d’accueil qui joue sur l’expérience client. A minima, elle doit proposer un espace abrité, un guichet de vente multiopérateur, une signalétique – idéalement dynamique – et un poteau d’arrêt. Il est aussi très important d’y mettre du personnel qui répondra à toute question, y compris touristique. Les villes n’y pensent pas toutes, mais la gare routière est une porte d’entrée et parfois le premier contact du visiteur. A partir de 400 à 500 montées et descentes par jour, il faut un vrai regard sur la qualité et une culture de l’accueil. Sur les sites moi
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Publié le 03/06/2024
Publié le 25/04/2024