« Zéro émission » sur les lignes non électrifiées en Allemagne

  Jacques Chirac en a rêvé, Alstom l’a fait et Bombardier l’annonce pour bientôt : oui, même en l’absence de caténaires, on peut se passer du diesel – et d’émissions polluantes – sur les rails. Mais ce sera en Allemagne, où les lignes non électrifiées représentent tout de même 41 % du réseau ferré. Au sujet de leur éventuelle mise sous caténaires, Henri Poupart-Lafarge, PDG d’Alstom, et Laurent Troger, président de Bombardier Transport, semblaient s’être donné le mot lors de leurs conférences de presse respectives à InnoTrans : « ça coûterait des centaines de milliards ». Et chaque dirigeant de proposer sa solution : pile à combustible sur l’autorail iLint exposé à InnoTrans pour Alstom, annonce d’une troisième génération d’éléments automoteurs Talent à batteries pour Bombardier. Si le premier est destiné à assurer des parcours complets sans recours à la traction diesel ou électrique, le second est destiné à des lignes partiellement ou non électrifiées. En commençant par l’Allemagne, même si le parc d’autorails diesels y est relativement moderne, car il y est également nombreux (4 140 éléments selon Alstom). Outre-Rhin, l’incitation à « développer une alternative non polluante, éco-énergétique et rentable aux trains diesels » vient de haut : pour Alexander Dobrindt, ministre allemand des Transports, « le déploiement de piles à combustible et de la technologie de batterie pour le transport ferroviaire inaugurera une nouvelle ère pour les lignes non électrifiées ». Et en France, où Jacques Chirac avait souhaité en janvier 2006 que la RATP et la SNCF ne consomment « plus une goutte de pétrole » alors que le réseau ferré national est dépourvu de caténaires sur 47 % des lignes ? Il faudra sans doute attendre assez longtemps, les parcours non électrifiés ou partiellement sous caténaires ayant bénéficié – ou bénéficiant actuellement – du renouvellement des parcs TER par les dernières g