Les Prix thématiques – Grand prix européen de la mobilité
Notre jury
Pour sa 25e édition, Ville, Rail & Transports a réuni un jury de spécialistes comprenant des experts et des représentants d’élus, de transporteurs et d’associations d’usagers ou de défense de l’environnement ainsi que des membres de la rédaction. Cette année, le jury était placé sous la présidence de Gabriel Plassat, ingénieur Energie et Prospectives, Transports et Mobilités à l’Ademe. Le 19 octobre, notre jury s’est réuni dans les locaux de VR&T pour une matinée d’échanges qui a donné lieu à l’attribution de nos prix thématiques. Y ont participé : Guy Le Bras(directeur général du Gart), Anne Meyer(directrice du département Affaires économiques et techniques de l’UTP), Christian Broucaret(président de la représentation Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin de la Fnaut), Ingrid Mareschal(déléguée générale de la FNTV), Jean Thevenon(responsable Transports et mobilité durables à France Nature Environnement), Arnaud Rabier(secrétaire général d’Agir), Grégoire Carrier(chef du département Déplacements durables du Cerema) et Olivier Schneider(président de la FUB), Marie-Hélène Poingt(rédactrice en chef de VR&T) Cécile Nangeroni (VR&T), Marion Bonnet(VR&T). Un grand merci à eux pour leur participation, leurs remarques éclairées et constructives et bien sûr leurs votes Nous remercions aussi tout particulièrement l’UTP et Anne Meyer pour la mise à disposition des chiffres de l’année qui nous ont permis d’établir notre palmarès des mobilités.Pass d’or Grenoble
Un engagement historique en faveur des transports publics
Grenoble bénéficie des retombées de son fort engagement en faveur des transports publics. La métropole vient de restructurer son réseau et agit en faveur d’un meilleur partage de la voirie. Résultat, cette politique volontariste la place largement en tête de notre classement. On peut reconnaître à Grenoble une grande constance dans l’excellence ! Au lancement de notre Palmarès en 1992, l’agglomération recevait déjà le Ticket d’Or. 25 ans plus tard, elle caracole encore en tête des 25 réseaux les plus importants de France et, avec une belle longueur d’avance sur ses challengers, Montpellier et Bordeaux, l’agglo grenobloise remporte donc le Pass d’Or 2016. « Il y a un engagement historique du territoire dans les transports collectifs et la mobilité qui dépasse largement les obédiences politiques »,raconte Yann Mongaburu, le président du SMTC et vice-président EELV chargé des Déplacements à la Métro depuis 2014. Le jeune élu, qui impulse une politique volontariste en matière de partage de la voirie, recueille aussi les fruits des mesures lancées par ses prédécesseurs. 2015 est en effet l’année où a été inaugurée en juillet la seconde phase de la ligne E jusqu’au Fontanil-Cornillon, la cinquième ligne de tram reliant le nord-ouest au sud de l’agglomération, un projet lancé par l’équipe précédente. C’est également l’année où les effets de la restructuration complète du réseau de bus se font sentir. Cette restructuration avait été prévue dès le renouvellement de la DSP transports à la Semitag (Transdev) en avril 2013 et mise en place en septembre 2014. « A part des ajustements à la marge lors des inaugurations de tram, il n’y avait jamais eu de refonte complète du réseau,rappelle Agnès Delarue, la directrice du service Exploitation et Réseaux du SMTC et de la Métro. L’idée était de compléter le système tram très attractif, par un réseau de bus hiérarchisé. Nous disposons de trois niveaux d’offre, dont le plus élevé correspond à du BHNS bien que la totalité du tracé des six lignes ne soit pas en site propre. » Dans les zones très denses et à proximité des pôles d’attraction gros générateurs de déplacements, les Grenoblois trouvent désormais six lignes Chrono, dont deux en rocade et deux disposant de véhicules articulés. Une 7e ligne sera proposée en 2018. Cette configuration en rupture avec les lignes exclusivement radiales, permet de disposer d’un réseau très maillé et de multiplier les possibilités de déplacements avec une seule correspondance. Une bonne efficacité qui permet aussi aux Transports de l’agglomération grenobloise (Tag) d’enregistrer un nombre élevé de voyages par habitant de 190. « L’amplitude est presque identique au tramway soit de 5 h 30 à 1h, les fréquences vont de 4 à 10 minutes pendant la pointe et autour de 10 minutes le reste du temps,détaille Agnès Delarue. Et comme les bus ont la priorité aux feux, la régularité est bonne. L’intérêt, c’est de le prendre sans avoir à se préoccuper des horaires. D’ailleurs, on entend désormais des habitués dire “je vais prendre la Chrono“ comme ils diraient je prends le tram… » Au côté de ce réseau armature, la métropole dispose de 12 lignes plus classiques baptisées Proximo ainsi que de 27 Flexo, des dessertes des zones peu denses, régulières matin et soir qui se transforment en transport à la demande le reste de la journée, réservable jusqu’à deux heures avant le déplacement. Et pour la lisibilité, le SMTC a privilégié le code couleur : jaune pour les Chrono, bleu pour Proximo et rose pour Flexo. Résistance au changement oblige, l’agglo a eu beau déployer une campagne de communication, elle y a un peu perdu ses clients. La première année, le taux de satisfaction des usagers du réseau Tag a baissé à 91,6 % dans l’enquête réalisée en 2015. Mais il est revenu l’année suivante à un niveau plus habituel de 94,8 %. « C’est un phénomène habituel et reconnu,rappelle Agnès Delarue. Les habitudes se reprennent ensuite et si le service convainc, la satisfaction remonte. »La vitesse commerciale qui s’établit désormais à 18, 4 km/h toutes lignes confondues est très honorable et l’AO est très attentive à la régularité. C’est clairement grâce au tram et aux lignes Chrono, que le réseau enregistre le succès avec une hausse de fréquentation de 10,3 % entre 2013 et 2015 (85,6 millions de voyages), alors de l’offre a crû de 4,7 % avec 16,8 millions de km offerts en 2013 contre 17,6 millions avec le nouveau réseau Tag. Dans le même temps, malheureusement, les recettes n’ont pas augmenté d’autant. Mais l’AO escompte encore des améliorations grâce à une lutte contre la fraude amplifiée depuis un an ainsi qu’à sa politique commerciale revue. « Le Tag & Pass notre nouveau système de post-paiement NFC sur mobile ou carte se vend très bien »,souligne encore la directrice. Pour chacun des 15 critères retenus pour notre Palmarès, Grenoble se place systématiquement dans le peloton des cinq réseaux de tête. A l’exception notable de deux données liées à l’économie du contrat : le taux de couverture et son évolution (+2,6 %) pour lesquels Grenoble arrive respectivement en 10e et 8e position. Le délégataire a eu beau faire pour optimiser et gagner en efficacité le ratio R/D reste assez faible, à 30, 9 % en 2015. « La dynamique n’est pas aussi forte que celle qui avait été prévue à la signature du contrat, cela affecte son économie générale », reconnaît Agnès Delarue. Les gains sur les charges ayant été trouvés en productivité, estime-t-elle, c’est donc sur les recettes qu’il faudra s’améliorer. Chaque médaille, fut-elle d’Or, a son revers… Cécile NANGERONI75 % des habitants à moins de 100 mètres d’une ligne structurante
Le STMC peut se targuer de couvrir 98 % de la population de la métropole qui a vu le jour au 1er janvier 2014 autour de 49 communes (contre 28 auparavant) et 450 000 habitants. « Personne n’est oublié, même les communes de montagne où résident quelque 50 personnes,complète Yann Mongaburu. Et 75 % des habitants sont à moins de 100 mètres d’une ligne magistrale. »De plus, en septembre 2014, l’AO a mis en œuvre la communauté tarifaire, si bien qu’un trajet coûte 1,50 euro quelle que soit la distance, alors qu’il fallait autrefois débourser 4,20 euros pour aller de Grenoble à Vizille, la commune la plus éloignée. « Bien sûr, cela pèse sur les recettes commerciales, mais cela a un fort impact sur l’attractivité des transports collectifs, en particulier pour les poches de précarité qui existent dans la ville centre mais aussi à la périphérie de la métropole »,estime l’élu.Pass d’argent Montpellier
Un réseau renforcé et une tarification attractive
Le réseau de Montpellier accède à la seconde marche du podium pour la deuxième fois depuis 2014. Une récompense qui s’explique par des choix forts lancés dès le début de la mandature. (Parrainé par Keolis.) Pour la métropole de la capitale languedocienne, c’est une double satisfaction. D’abord parce que la période récompensée, l’année 2015, marque le 15e anniversaire de la mise en service de sa première ligne de tramway, la plus fréquentée de France jusqu’à l’arrivée du T3a à Paris. Ensuite parce que 2015 a été une année pleine de défis pour l’exploitant TAM (Transdev), marquée par les travaux de raccordement du bouclage de la ligne 4 de tramway circulaire, avec une interruption estivale de trafic concernant trois des quatre lignes de tram. Philippe Saurel, président de Montpellier Méditerranée Métropole et maire de Montpellier, voit dans cette nouvelle récompense la validation des choix de sa mandature : gros effort sur la tarification, réduction de la fraude, renforcement du réseau bus, innovations sur le multimodal. « Nous avons appliqué dès septembre 2014 notre promesse aux électeurs d’un ticket de tram à un euro »,dit-il, l’élection du nouveau maire ayant eu lieu en mars de la même année. Mais, précise Philippe Saurel, « nous l’avons fait pour le carnet de dix voyages, tout en augmentant le prix du ticket acheté à l’unité. Nous faisons donc de ce prix d’appel une incitation à la fidélité ».Le résultat ne s’est pas fait attendre : +6 % de ventes sur les « titres à voyage » (hors abonnements), et +36 % sur les carnets de dix. La collectivité a réalisé une autre réforme tarifaire pour les jeunes de 16 à 25 ans – et pas seulement les étudiants. « Nous nous sommes basés sur l’échelle d’âge de la Mission locale d’insertion, avec une baisse de 245 euros à 196 euros par an soit une réduction de 20 % »,poursuit l’élu. Résultat : 10 000 abonnements supplémentaires (42 000 à ce jour). TAM s’est ensuite attaqué à la fraude.« Je l’ai fait dès que je suis arrivé, soutenu par les syndicats », insiste Philippe Saurel. Outre une centaine d’agents de contrôle TAM, la société Scat a recruté 16 agents et une trentaine d’emplois d’avenir ont été créés « pour une surveillance globale », explique le président de la métropole. La vidéosurveillance a été étendue à toutes les stations. « Nous avons ainsi réduit de quatre points le taux estimé de fraude, de 13,8 % à 9,8 %, soit 1,6 million d’euros de chiffre d’affaires »,se félicite-t-il. Toujours en 2015, la métropole a raccordé au réseau de bus la dernière de ses communes non desservie, Murviel-lès-Montpellier, avec une navette bimode. La ligne 11, sur l’axe de la future ligne 5 de tramway, a été renforcée. Tout le parc de bus est passé au GNV. Les lignes à la demande en hyperpériphérie ont été étendues. 2015 a aussi vu la montée en puissance de la carte Emma, qui a remporté le trophée de la multimodalité en affichant 9 000 détenteurs. Ce support de tous les abonnements annuels, dénommés « contrats mobilité », inclut entre autres l’accès aux neuf parkings de dissuasion (P+Tram, 5 000 places), aux 18 véloparcs couverts et vidéosurveillés et ouvrent un accès illimité, moyennant dix euros de plus par an, aux vélos en libre service des 56 vélostations. La métropolLe dossier complet est réservé aux abonnés ou aux détenteurs d’un porte-monnaie électronique, connectez-vous pour y accéder.
*Formule numérique sans engagement à partir d’un 1€ par mois !
Publié le 24/01/2025 - Junjie Ling
Publié le 23/01/2025 - Junjie Ling
Publié le 20/01/2025