Gare de Lyon. 48 heures pour passer de 1933 à 2017
En un seul week-end, les 18 et 19 mars, la gestion des circulations de la gare de Paris-Lyon change de siècle. Une opération d’une ampleur peu commune, qui nécessite l’interruption de toutes les circulations pendant 48 heures, alors que les TGV, Intercités, TER et RER bénéficient d’un plan de transport inédit.
Pas un seul train au départ ou à l’arrivée de la gare de Paris-Lyon pendant tout le week-end des 18 et 19 mars ! C’est le choix radical qui a été fait pour permettre la migration en une seule opération de la gestion des circulations, assurée au bout des quais de la Gare de Lyon par deux postes d’aiguillage électromécaniques Thomson, vers une nouvelle « tour de contrôle » située à 18 km en direction de Juvisy, non loin de la gare de Vigneux-sur-Seine.
Techniquement parlant, la gestion des circulations d’une des gares les plus importantes de Paris va faire un gigantesque saut, passant de l’année 1933 à l’année 2017 en une seule étape ! C’est sur ce dernier point que l’opération des 18 et 19 mars est unique dans le cadre de la centralisation de la gestion des circulations à l’échelle de la France, qui implique généralement des basculements plus progressifs.
La mise en service de la « tour de contrôle », sous la responsabilité de SNCF Réseau, se double, côté SNCF Mobilités, par une organisation exceptionnelle autour de l’interruption de circulation qui en découle : il n’y aura ni « opération gare morte » à la gare de Lyon ni abandon des voyageurs à leur propre sort pendant 48 heures ! Bien au contraire, car cette opération est accompagnée d’un plan de transport sur mesure, qui mobilise plusieurs gares franciliennes.
Onze heures de basculement et vingt-neuf heures de vérifications
Objectif : à partir du 20 mars à minuit ne subsistera à la gare de Paris-Lyon qu’un nouveau PAI (poste d’aiguillage informatisé), relié à la « tour de contrôle » de Vigneux et télécommandé par cette dernière, qui gérera les circulations « du fond de quai à 9 km en aval de la gare de Lyon » selon les termes de Patrick Jeantet, PDG de SNCF Réseau.
Le basculement de Paris-Lyon sur 48 heures, de minuit à minuit, couronnera quatre ans d’études et de conceptions, ainsi que cinq ans de travaux. Chiffrée à 200 millions d’euros, cette opération mobilise 400 agents de SNCF Réseau, ainsi que les salariés des entreprises Ansaldo STS, Atos, Ineo, Legrand et Thales. Pas moins de 700 km de câbles sont déroulés à l’occasion, alors que 400 balises de contrôle de vitesse sont posées.
Après quatre premières heures consacrées aux procédures de sécurité réglementaires, le basculement des installations de l’ancien poste vers le nouveau doit se terminer le samedi à 15h, pour être suivi par des essais sur chaque poste jusqu’à minuit, suivis par des essais de poste à poste jusqu’à 20h le dimanche soir. « Le samedi à 15h, tout sera installé, mais ensuite, nous allons tester tous les itinéraires jusqu’à minuit, puis vérifier chaque circuit entre postes d’aiguillage », précise Claude Solard, DG délégué Performance industrielle et Innovation de SNCF Réseau. Parallèlement aux autres opérations, la dépose des anciennes installations se déroulera le samedi de 4h à 22h. Enfin, le dimanche s’achèvera par quatre heures consacrées aux procédures de sécurité réglementaires avant le retour des circulations.
Une gare sans trains, mais pas fermée
La date de l’interruption des circulations, qui tombe un week-end à mi-temps entre les vacances scolaires de février et de Pâques, n’a pas été fixée au hasard. Comme le rappelle Florence Parly, DG de SNCF Voyageurs, choisir un week-end se justifie par le fait que l’on y compte
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Publié le 10/07/2024
Publié le 05/07/2024