L’e-Busway nantais, un géant qui s’alimente par biberonnage
Novembre verra la mise en service du tout nouvel e-Busway de Nantes. Il s’agit d’un autobus 100 % électrique, de type double-articulé, d’une longueur totale encore assez inhabituelle de 24,38 m, et qui repose sur quatre essieux. La Semitan (Société d’économie mixte des transports de l’agglomération nantaise) destine les 22 unités commandées à l’exploitation de la ligne 4, en site propre sur sept kilomètres, de Foch-Cathédrale à Porte-de-Vertou. Cette ligne, aux caractéristiques d’un vrai BRT (Bus rapid transit), avait été mise en service en 2006, utilisant 23 véhicules articulés Mercedes Citaro O 530 de 18 m, à motorisation GNV (gaz naturel pour véhicules) et en finition BHNS (Bus à haut niveau de service). En douze années d’exploitation, la fréquentation de cette ligne n’a cessé d’augmenter, et elle se retrouve aujourd’hui quasiment saturée.
Un essieu arrière directeur, deux articulations et trois caisses
L’e-Busway appartient à la famille lighTram 25, dont le trait dominant est une architecture à trois caisses et deux articulations, avec essieu arrière directeur. Cet essieu confère au véhicule son caractère « monotrace », ce qui signifie que les roues à l’arrière passent pratiquement dans les traces laissées par celles à l’avant. Ainsi, la manoeuvrabilité globale peut s’apparenter à celle d’un articulé classique de 18 m, la différence essentielle, pour le conducteur, étant la réelle difficulté d’apercevoir, dans les rétroviseurs, l’intégralité de la troisième caisse lors de certaines configurations d’évolution. Clairement, cet autobus serait plutôt destiné à circuler en site propre même si, avec un conducteur spécialement formé, il se comporte très honorablement en voirie partagée.
Le lighTram, qui existe aussi en modèle simple-articulé lighTram 19 de 18,70 m, est une création originale du constructeur suisse Hess, dont l’usine se situe à Bellach, dans le canton de Soleure. Cet industriel sait à merveille faire de l’artisanat en petites ou moyennes séries, et le soin qu’il apporte à l’assemblage des structures de ses véhicules et à leur aménagement reste plutôt hors du commun. De plus, Hess a su se forger, de longue date, une vraie légitimité en matière de traction électrique. Ses trolleybus SwissTrolley, qui ont été développés en plusieurs générations, roulent aujourd’hui sur tous les réseaux suisses, ainsi qu’à Arnhem (Pays-Bas), Solingen (Allemagne), et Limoges (France). C’est justement pour cette dernière ville que le constructeur avait initialement dessiné l’actuelle face avant profilée, apparue à la quatrième génération du SwissTrolley, et qui correspondait au souhait spécifique du client français. Le trolleybus de Limoges avait été exposé, pour la première fois, au congrès UITP de Genève, en 2013. Enfin, Hess s’était aussi illustré à Lyon, avec ses fameux « miditrolleys » réalisés sur châssis MAN avec partie électrique Kiepe, qui d’ailleurs continuent à donner entière satisfaction sur les pentes de la Croix-Rousse, malgré leurs 20 ans d’âge…
Des aménagements très nantais
L’e-busway, au gabarit de 2,55 m, peut accueillir au minimum 150 voyageurs, soit 40 de plus que les actuels
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Publié le 25/10/2023
Publié le 18/10/2023