Bordeaux trace sa route
Finalement, il ne devrait y avoir que six mois de retard… La communauté urbaine de Bordeaux venait d’inaugurer le dernier tronçon d’une deuxième phase du développement de son réseau de trams achevée dans les délais et sans surcoût. Elle s’était lancée dans une troisième phase qui devrait voir le réseau croître de 24 km d’ici les prochaines élections. Et elle avait osé congédier son opérateur historique. Et puis, le 10 décembre, patatras ! Le tribunal administratif a annulé l’attribution de la délégation de service public (DSP) des transports publics de l’agglomération à Keolis. Finalement, le Conseil d’Etat a cassé cette décision le 1er avril. Et ce n’est pas un poisson ! Sauf succès du nouveau recours que vient de former Veolia, l’opérateur déchu, la filiale de la SNCF va donc bien prendre les commandes de la société locale Tram et bus de la Cub (Tbc). Les élus bordelais, dont les relations avec Veolia étaient devenues exécrables, espèrent maintenant que cette péripétie judiciaire ne leur fera pas perdre trop de temps dans leur stratégie de renaissance du réseau de bus. En attendant, ils poursuivent la construction du tramway.
Les longs mois de négociations qui ont précédé l’attribution contrariée de la DSP à Keolis auront au moins permis aux élus de la Cub de se faire une idée très précise de la situation. « On a choisi le cheval tramway, mais le cheval bus est resté à la traîne, résume Gérard Chausset, le vice président (Vert) chargé des Transports de demain. Le bilan des 44 premiers kilomètres de tramway est positif, on ne va pas dire le contraire ! Maintenant, tout le monde veut le tramway. La communauté urbaine a réussi son pari, et les habitants de l’agglomération sont satisfaits. Mais on a un réseau très déséquilibré. Et 70 % de nos moyens vont vers le bus pour 30 % de la clientèle. » Comme d’autres villes qui ont beaucoup investi dans un mode lourd, Bordeaux a négligé ses bus – si bien que les déplacements en transports publics sont parfois aventureux hors des axes du tram. « Nous n’avons que 20 km de couloirs de bus aujourd’hui, deux fois moins qu’à Nantes ! » La comparaison a du sens, puisque Nantes, qui s’était lancée plus tôt dans le tramway, a réalisé il y a quelques années qu’il fallait d’urgence muscler un réseau de bus un peu trop laissé pour compte.
Sur le papier, la réflexion a pourtant commencé depuis déjà un certain temps à Bordeaux. La Cub a même identifié seize axes lourds ayant vocation à voir rouler ce que l’on appelle généralement des bus à haut niveau de service, avec leurs exigences minimales en termes de régularité, fréquence, vitesse commerciale, confort, accessibilité, etc. « Le problème, c’est qu’on en est toujours au même point, constate Gérard Chausset. Les études sont faites, il faut lancer les travaux. Avec la DSP, nous exigeons beaucoup de notre futur exploitant. Mais le délégataire n’exonérera pas la Cub de ses obligations ! Il va falloir accompagner le nouveau réseau. » Et de citer un exemple : « La ligne 16, une ligne majeure qui conduit à Mérignac, on sait que pour qu’elle soit efficace, il faut faire sauter une centaine de places de stationnement ! » Ce cas n’est pas isolé : la plupart des lignes fort
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