La grande vitesse aux portes d’Istanbul
Outre des raisons politiques, dans un pays marqué il y a moins de deux ans par une tentative de coup d’Etat, des raisons tec hniques peuvent expliquer le report de près d’un an de la conférence mondiale sur la grande vitesse UIC Highspeed qui s’est tenue à Ankara du 8 au 10 mai dernier. Organisée par l’UIC et les TCDD (Chemins de fer de la République turque), cette conférence s’est en effet ouverte moins d’un mois après le retour (12 avril) des trains à grande vitesse YHT (Yüksek Hizli Tren) à la gare centrale d’Ankara. Ceci après deux ans de travaux sur 24 km de lignes réaménagées pour faire partie du réseau de banlieue Baskentray d’Ankara. Car si elle investit dans la grande vitesse, la Turquie ne donne pas dans le « tout YHT » ! Les réseaux de banlieue se développent concomitamment ; en particulier, le Marmaray d’Istanbul, avec son tunnel sous le Bosphore, devrait même permettre aux YHT de gagner le centre-ville, puis l’Europe. « Au cours des cinq prochaines années, la Turquie prévoit de consacrer plus de 46 milliards de dollars [39 milliards d’euros] au transport ferroviaire, qu’il soit classique ou à grande vitesse », a déclaré Ahmet Arslan, ministre turc des Transports, lors de la conférence UIC Highspeed 2018. Cinq années qui nous mènent à 2023, le centenaire de la République. De quoi donner un coup d’accélérateur, si l’on compare le prochain investissement aux 25 milliards de dollars (21 milliards d’euros) consacrés au réseau ces 15 dernières années. Très ambitieux, l’objectif est de disposer d’un réseau de 3 676 km à 250 km/h en 2023, sur 11 112 km de dessertes YHT entre 41 villes d’ici 2023, ce qui mettrait la Turquie au deuxième rang, après la Chine, pour le kilométrage de lignes à grande vitesse en construction par rapport à sa surface. La Turquie croit au rail et le prouve par un ensemble de grands projets qui visent non seulement à rapprocher ses habitants, mais à ancrer le pays à l’Europe. Le cas échéant au prix de grands chamboulements, comme à Ankara jusqu’en avril dernier, ou autour d’Istanbul depuis cinq ans. C’est ainsi qu’une première ligne à gran
Le dossier complet est réservé aux abonnés ou aux détenteurs d’un porte-monnaie électronique, connectez-vous pour y accéder.
*Formule numérique sans engagement à partir d’un 1€ par mois !