Trois success stories

Elles ont été incubées, accélérées ou bien ont eu la chance de voir de généreuses fées se pencher très tôt sur leur berceau. Voici trois jeunes pousses françaises de la mobilité qui ont vite grandi et prennent le virage de l’international.

Vélos en libre service Smoove, la start-up familiale devenue internationale

• Date de création : 2008 • Siège social : Montpellier • Fondateur : Laurent Mercat • Levée de fonds : NC • Actionnaires : Mobivia • CA 2018 : NC • Salariés : 70

En 10 ans, les vélos de Smoove ont pris de la vitesse. Fondée par trois frères fondus de vélo, la start-up montpelliéraine a été rachetée en mars 2019 par Mobivia, filiale de Norauto, avec sa filiale Via ID, l’incubateur spécialisé de la mobilité. Smoove a implanté 45 000 vélos en libre service dans le monde, 24 500 sont attendus à Paris mais le passage de relais n’a pas été un long fleuve tranquille en 2018 avec JCDecaux. Le développement de Smoove, concepteur de vélos mécaniques et électriques en libre service (VLS) n’a pas été sans peine. « Nous nous sommes débrouillés seuls et sans appui institutionnel public ou privé pour développer une solution déconnectée des marchés de publicité urbaine et intégrée dans une offre multimodale », explique Laurent Mercat, fondateur de la start-up. Smoove n’est donc pas passé par la case incubateur. A sa création en 2008, la jeune pousse familiale a procédé à plusieurs levées de fonds pour assurer son développement. Premier investisseur, l’industriel allemand Deister Electronic, spécialiste d’équipements RFID. En 2008, crise économique oblige, le groupe se retire du capital. Pour racheter ses parts, Laurent Mercat fait appel aux membres de sa famille. Deux ans plus tard, Transdev devient actionnaire de Smoove à hauteur de 20 %. Mais la fusion avec Veolia a freiné les projets de développement en Europe. « Nous avons alors noué des accords commerciaux avec Arriva, la Deutsch Bahn et Stagecoach », se souvient Laurent Mercat. En 2014, Smoove décroche un contrat à Moscou puis au Kazakstan. « Cette étape majeure de développement a créé des problèmes relationnels avec Transdev », rapporte-t-il. La filiale de la Caisse des dépôts décide de céder ses parts, et le jeune entrepreneur part à la recherche d’un nouvel investisseur. En 2015, le groupe Mobivia entre au capital en tant qu’actionnaire minoritaire avec sa filiale Via ID, incubateur de la mobilité. Le chiffre d‘affaires de l’entreprise atteint alors cinq millions d’euros.

Changement de braquet à Paris « Le partenariat avec Via ID a été positif puisque nous avons décroché plusieurs marchés internationaux, suivis en 2017 du contrat Vélib’ à Paris ». Un marché pour installer 24 500 VLS, dont 7 000 à assistance électrique. « Avec ce contrat, nous avons multiplié par neuf notre chiffre d’affaires, et sommes passés de 15 salariés en 2014 à 70 aujourd’hui. » Pour l’honorer, Via ID est devenu actionnaire majoritaire unique en mars 2019. Malgré ces garanties financières, la reprise en main des Vélib’ parisiens n’a pas été sans peine. « L’ampleur du projet est inégalée car il s’agit du premier marché de vélos partagés de grande importance sur les versions à assistance électrique. La gestion de la transition avec le sortant [JCDecaux, NDLR] n’a pas facilité la tâche », commente Laurent Mercat. Un euphémisme… A l’été 2019, un peu plus de deux ans après l’attribution du contrat,