Daimler Bus mise sur la fabrication française
Le site de production de Daimler Bus, à Ligny-en-Barrois (Meuse), vient de sortir son 20 000e véhicule. Cette année, il doit même assembler davantage d’autobus Mercedes que l’usine allemande de Mannheim.
C’est l’opérateur allemand Schlienz Tours, basé à Kernen-im-Remstal, dans le Bade-Wurtemberg, qui a réceptionné, le 21 décembre dernier, le 20 000e véhicule de plus de 8 t assemblé dans l’usine de Ligny-en-Barrois, près de Bar-le-Duc (Meuse). Il s’agit d’un Citaro de 12 m, qui faisait partie intégrante d’une commande de vingt-trois autobus identiques, dont quinze auront été assemblés sur le site français. Ces deux derniers chiffres illustreraient presque déjà, à eux seuls, l’importance récemment prise par Ligny, au niveau européen, dans l’outil de production du groupe Daimler Bus.
Seulement 30 % des bus destinés au marché français
Ainsi, sur les 1 481 véhicules sortis en 2018 des chaînes meusoises, seulement 30 % étaient, en réalité, destinés au marché français. En 2014, Ligny avait fêté son 15 000e véhicule de plus de 8 t – un Citaro Euro VI destiné à Saint-Nazaire –, si bien qu’en quatre ans, cette usine a réussi à en produire quelque 5 000 de plus. « Nous nous rapprochons toujours davantage du volume de production de nos collègues travaillant dans l’usine principale de Mannheim, et nous devrions même les dépasser cette année ! », annonce Joerg Wolf, directeur du site de Ligny. Il est vrai que Mannheim sera le seul site, au moins dans un premier temps, à construire les séries initiales d’eCitaro – l’autobus 100 % électrique de la marque –, ce qui va évidemment absorber une part importante de sa disponibilité, tandis que Ligny est désormais bien habitué – spécificité des opérateurs français oblige ! – à faire face à des commandes parfois compliquées…
L’histoire du site de Ligny-en-Barrois commence en 1980, lorsque la société d’Otto Kässbohrer, le célèbre carrossier allemand grand promoteur des structures de caisse autoportantes, achète des emprises industrielles et investit, dans la foulée, 30 millions de francs de l’époque aux seules fins d’en faire une véritable usine d’assemblage moderne. Un an après, le premier autocar de la marque Setra sort de la nouvelle usine. Bientôt, un large segment de la gamme périurbaine et suburbaine y sera monté, incluant notamment les véhicules de type UL et LE. L’une des raisons premières du choix de Ligny par Kässbohrer résidait dans sa localisation géographique, à mi-chemin entre la région parisienne et la ville de Neu-Ulm, en Allemagne, où étaient fabriquées les carcasses des autocars qui, à l’époque,
arrivaient encore par chemin de fer sur un embranchement particulier… En 1995, Ligny est intégré à la toute nouvelle société EvoBus France, constituée pour regrouper les activités des constructeurs Mercedes et Setra. Quelques mois plus tard, l’usine meusoise se lance alors dans l’assemblage de ses premiers autobus urbains de la marque Mercedes-Benz, en l’occurrence des véhicules de la génération O 405, qui répondait au fameux Standard II du VdV (Verband deutscher Verkehrsunternehmen, Union des entreprises de transport public allemandes).
Ainsi, le site meusois aura été le tout premier à travailler, en même temps, pour les deux marques Mercedes et Setra précédemment concurrentes ! En 2001, Ligny complète son plan de charge dans le domaine des autobus et autocars par l’ouverture d’un centre de montage pour les minibus et minicars. Cette activité de diversification durera sept ans. Il y est mis un terme en 2008, l’usine spécialisée de Dortmund (Allemagne) récupérant, par voie de conséquence, la charge correspondante, tandis que les personnels de Ligny se voyaient aussitôt redéployés sur la production des autobus. L’année 2008 se distingue aussi par un nouveau record de production, avec 860 unités sorties, soit trente par semaine (un standard de 12 m compte pour une unité, et un articulé de 18 m pour deux unités). Enfin, dès 2013, Ligny démarre l’industrialisation et la production en série du Citaro Euro VI.
Un pilotage des lignes de montage à la demande
Aujourd’hui, le site meusois peut donc, à juste titre, s’enorgueillir de capitaliser 37 années d’expérience dans la fabrication d’autobus et d’autocars en France. Ses bât
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