« A la gare du Nord, le problème a été pris à l’envers »

Ville, Rail & Transports. Vous avez fondé et dirigé Arep, et réalisé de très nombreuses gares pour la SNCF. Vous mettez en question l’actuel projet de refonte de la gare du Nord. Pour quelle raison ?

Jean-Marie Duthilleul. Il s’agit d’une question majeure qui est celle de la place du commerce dans les gares. On sait bien qu’une gare contemporaine, c’est le lieu où l’on se trouve, à pied, entre d’un côté le train, et de l’autre l’un des transports de la ville moderne, le tram, le métro, le RER, le vélo, etc. On est dans une interface entre le domaine strictement ferroviaire et le domaine de la ville ou de l’agglomération. C’est ce territoire, traversé par les voyageurs qui vont de la ville au train et réciproquement, qui est en jeu quand on fait une gare. Lorsque nous avons conçu nos projets de gare à travers la France autour du développement des TER et des TGV, nous avons placé le long du trajet de ces voyageurs les quelques services ou commerces de la vie quotidienne que ceux-ci ne trouvent pas forcément près de chez eux dans la ville faite d’ensembles monofonctionnels que nous connaissons aujourd’hui.

VRT. Mais avec la gare Saint-Lazare, on a changé de dimensi