Introduction
Les usages de l’intelligence artificielle (IA) s’accélèrent et génèrent des peurs : va-t-elle dépasser l’intelligence humaine ? Remplacer les humains sur de nombreuses tâches ? Devenir hors de contrôle ? Impacter les libertés publiques, la vie privée ? Les bénéfices potentiels de cette technologie sont importants, à condition de mettre en place des garde-fous. La RATP et la SNCF en font déjà usage pour l’exploitation, la maintenance prédictive, la sûreté et l’expérience voyageurs.
Alors que démarre la Coupe du monde de rugby, et à moins d’un an des Jeux olympiques de Paris (JO), la problématique de la gestion de flux est l’une des grandes priorités des transporteurs concernés, SNCF et RATP. Outil précieux pour éviter de gâcher la fête du sport, l’intelligence artificielle serait capable de détecter un mouvement de foule et parer un chaos aux abords du stade de France, comme celui survenu avant le match de la Champions League Liverpool-Madrid, en mai 2022. XXII (prononcez Twenty two) est justement le nom d’une pépite de la French Tech qui a fait une levée de fonds de 22 millions d’euros au printemps dernier, et dans laquelle la SNCF est récemment entrée au capital. Au dernier salon VivaTech, à Paris, XXII a présenté son logiciel d’analyse en temps réel des flux sur vidéo. Il permet de détecter un mouvement de foule, un départ de feu, une intrusion sur les voies, un bagage abandonné, etc. Un outil à base d’IA dont entend bien se servir la SNCF pendant les JO. « L’IA, c’est ni plus ni moins que de la tech utile : pour les voyageurs, les chargeurs, pour décarboner la planète et pour viser le zéro-panne, ce qui permet d’avoir une meilleure régularité des trains et plus d’offres de transport », résume le directeur numérique à la SNCF, Julien Nicolas.
« Tous les jours, on a des endormis au dépôt »
La RATP mise, de son côté, sur un algorithme de détection de voyageurs pour « améliorer l’exploitation des lignes de métro automatique. » Appelé DetectIA, et développé en interne, cette solution débusque un voyageur resté dans la rame au terminus. « Tous les jours, on a des endormis au dépôt », nous expliquait à VivaTech Côme Berbain, juste avant de quitter son poste de directeur de l’innovation du groupe RATP (il est aujourd’hui délégué du directeur du matériel roulant, et Gilles Tauzin lui succède à l’innovation). Depuis le poste de contrôle et de commandement (PCC), les agents peuvent vérifier, à distance, l’intérieur de la rame avant qu’elle ne parte en arrière-station, grâce aux caméras embarquées. Mais ils ne peuvent pas tout voir, surtout aux heures de pointe, quand le ballet des métros est soutenu : « Une rame stationne 30 secondes au terminus. Les voyageurs descendent en moyenne en 10 secondes. Il en reste donc à peine 20 pour inspecter les images et même seulement 16 secondes dans les métros de la ligne 14 à huit voitures, relevait Côme Berbain. DectectIA permet de faire bien mieux, sans conserver les données : il ne repère que des silhouettes et ne sert que d’aide à la décision », insiste-t-il. Règlement général sur la protection des données et Cnil obligent. La RATP a appris à son algorithme de détection à quoi ressemble une rame vide, puis à déceler toute anomalie. Y compris avec des cobayes habillés de la même couleur que les sièges du métro, couchés sur une banquette ou même enroulés dans un sac de couchage. « Le système détecte 99 % des situations et surtout, il ne produit aucun faux positif », selon le transporteur qui l’utilise aux terminus de la ligne 14 appelée à devenir la colonne vertébrale du plan de transport des JO. Après ses extensions vers Saint-Denis Pleyel et l’aéroport d’Orly, la 14 pourrait accueillir jusqu’à un million de passagers quotidiens. L’intelligence artificielle ne sera pas de trop pour vérifier qu’ils quittent tous la rame au terminus.
Traduction instantanée
Autre utilisation de l’IA, la traduction à la volée des annonces sonores faites au micro : « Avec Systran [leader mondial de la traduction], on a réentraîné les algorithmes pour mie
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