La crise sanitaire a incité bon nombre de Français à se mettre ou se remettre en selle. Si ce nouvel engouement pour le vélo est une très bonne nouvelle pour la filière (le marché français du cycle a bondi de 25 % en 2020 par rapport à 2019, soit 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires), il en a aussi révélé toutes les faiblesses. Notamment le très (trop) grand degré de dépendance des fabricants de vélos vis-à-vis de l’Asie. D’où des problèmes d’approvisionnement qui ralentissent l’essor de la filière française.
Conscient de l’enjeu économique et environnemental, le gouvernement a lancé en septembre dernier une mission parlementaire sur l’industrie du vélo en France confiée au député LREM du Val-de-Marne Guillaume Gouffier-Cha, également vice-président du Club des élus nationaux pour le vélo. Celui-ci a fait toute une série des recommandations en vue d’aider à la construction d’une filière vélo dans notre pays. Il est en effet indispensable d’accompagner le secteur pour l’aider à se transformer, estiment les acteurs économiques (lire l’interview page 43). Le marché est principalement porté par les vélos à assistance électrique (VAE). En 2020, il s’en est vendu 514 672 exemplaires, en augmentation de 29 % comparé à l’année précédente. Globalement tous types de vélos confondus (y compris vélos mécaniques), 2 684 800 unités ont été vendues en 2020, ce qui représente une hausse de 1,7 % par rapport à 2019.
Un quart des vélos produit et assemblé en France
Sur ce total, un peu moins du quart a été produit ou assemblé en France. Et, si on soustrait les ventes réalisées à l’exportation (soit 265 000 unités), seuls 3 sur 20 vélos roulant sur notre territoire ont été produits en France. Contrairement à une idée reçue, une part importante de ces bicyclettes importées ne vient pas du bout du monde, mais d’Europe : 20 % du Portugal, 18 % de Roumanie, et autant d’Italie.
La France a pourtant des atouts. D’abord historiques. Elle a été, dans les années 70 et 80, un fleuron de l’industrie du cycle, avec des noms comme Manufrance, Peugeot, Motobécane, et des équipementiers comme Simplex, Mafac, Zéfal, Mavic. Certaines de ces marques ont survécu, d’autres ont été rachetées, mais beaucoup ont disparu. Dans les années 1990, les importations ont pris le pas sur la product
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Publié le 12/04/2024
Publié le 06/03/2024