La start-up française Atsukè a démarré son activité en 2016 en proposant le ticket SMS sur le territoire suisse car à l’époque, la réglementation bancaire ne l’autorisait pas dans notre pays. Depuis, la loi Lemaire est passée par là et la jeune pousse s’est empressée de la proposer aux réseaux français à partir de la fin 2017.
Sa solution, qui passe par l’envoi d’un SMS, est simple : le prix du billet est débité directement sur la facture du téléphone mobile de l’utilisateur. De son côté, le contrôleur peut scanner le SMS grâce à une appli permettant de contrôler la validité du titre de transport.
Aujourd’hui, une vingtaine de réseaux français, dont ceux de Rouen, Grenoble ou Reims ont adopté le ticket SMS. La start-up s’attend à gagner un réseau de plus par mois. « C’est un dispositif très léger qui peut être adopté par un réseau de n’importe quelle taille », souligne Damien Bousson, fondateur d’Atsukè, qui a signé tout récemment un accord avec Ile-de-France Mobilité pour le tester dans huit réseaux franciliens, dont Versailles et Argenteuil. La solution vise avant tout les voyageurs occasionnels.
Selon Atsukè, les réseaux qui ont adopté le ticket SMS auraient beaucoup à gagner. Les chauffeurs vendent moins de billets à bord, ce qui favorise la vitesse commerciale. Et globalement, les ventes augmentent. « Au bout de huit mois, nous avons enregistré 100 000 tickets vendus en plus à Rouen. Nous sommes persuadés que ce n’est pas parce qu’il y a eu plus de fréquentation mais parce qu’on a fait payer des trajets qui n’étaient pas payés. C’est ce qu’on appelle la “fraude molle“, c’est-à-dire le fait de ne pas payer son ticket parce qu’il y a trop de queue ou parce qu’on ne trouve pas le guichet », explique Damien Bousson.
M.-H. P.