Un défi technique et financier
En plein XIXe siècle, un jeune banquier belge, Georges Nagelmackers, part faire un voyage « aux Amériques » pour oublier un amour déçu. Il découvre les voitures-lits privées qu’un certain George Mortimer Pullman accroche aux trains transcontinentaux américains permettant, moyennant, un supplément, de dormir sur un lit rabattable logé dans les parois au-dessus des sièges entourés de rideaux. Le jeune Belge reprend l’idée mais sous la forme de trains complets offrant le gîte et le couvert, dans des voitures-lits complètes avec de véritables cabines, dans des voitures-restaurants à la gastronomie accomplie, le tout garanti dans un luxe magnifique reproduisant celui des paquebots de la Cunard utilisés et admirés par notre héros.
L’Orient-Express ? Crée en 1883, ce train, qui n’était pas vraiment un express et n’allait pas vraiment en Orient, n’était qu’un, parmi la centaine d’autres, des trains de la CIWL. Il y a eu en effet des dizaines et des dizaines d’« Express » à la CIWL pendant un bon siècle comme le Sud-Express, le Nord-Express, le Transsibérien-Express, le Train Bleu, tous formés avec le même matériel standard de la CIWL qui comprenait jusqu’à 4 000 véhicules équipés de châssis, de caisses, de bogies standardisés, et dont la presque totalité est évidemment constituée de wagons-lits – puisque nous sommes à la CIWL.
Jusqu’à ce qu’une certaine Agatha Christie, voyageant avec son archéologue de mari jusqu’en Turquie, y situe l’action d’un de ses « polars » populaires, rien ne distingue l’Orient-Express de sa centaine de semblables : le train est composé de quelques voitures-lits, d’une voiture-restaurant et d’un fourgon à chaque extrémité. Les locomotives sont fournies par les réseaux et se succèdent en tê
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