Les leçons de Stockholm
Dans le domaine des transports, Stockholm et sa région ont expérimenté nombre d’innovations. Retour sur quelques idées qui ont fait école…
Une autorité pour tous les transports publics
Depuis un peu plus d’un demi-siècle, les transports publics de Stockholm et de sa région sont organisés par un acteur unique, SL, après neuf décennies de développement pas toujours coordonné de réseaux municipaux (tram, bus, métro), privés (trains locaux, cars) ou d’Etat (trains de banlieue, cars). Cette unification administrative et tarifaire des transports publics est intervenue au cours des années 1960. De plus en plus loin en banlieue poussaient les grands ensembles du programme immobilier visant à donner un million de nouveaux logements aux Suédois (miljonprogrammet). Ceci alors que dans la partie nord du centre historique, les gratte-ciel et grands magasins de la « City » oblitéraient les immeubles et hôtels particuliers du XVIIe au XIXe siècles, que les autoroutes envahissaient le paysage et que les tramways (jugés obsolètes) étaient chassés par le passage à la circulation à droite en 1967.
Cette disparition du tram a été le symbole du changement de perspective qu’ont simultanément connu les transports publics : les « tramways de Stockholm » (SS), qui exploitaient aussi les bus et métros municipaux, sont devenus les « transports locaux du Grand Stockholm » (SL), à l’échelle du département (aujourd’hui région) de Stockholm. Un territoire un peu plus vaste que la moitié de l’Ile-de-France se retrouvait du jour au lendemain avec une seule autorité organisatrice pour les transports publics, qui allait en devenir, au bout de quelques années, le seul exploitant… à l’exception du réseau de RER (Pendeltåg), faisant alors l’objet d’un contrat d’exploitation de longue durée entre SL et SJ, son opérateur « historique ».
La mise en concurrence pour diminuer les coûts
Autorité et exploitant (presque) unique des transports publics terrestres, SL allait progressivement perdre ce deuxième rôle au cours des années 1990. Marqué en Suède par une récession économique, le début de cette décennie a vu l’arrivée au pouvoir à tous les niveaux politiques de nouvelles majorités de centre-droit, après six décennies presque ininterrompues de social-démocratie. Alors important, le secteur public était idéologiquement jugé moins performant que le privé par les nouvelles majorités, qui ont décidé, dans la région de Stockholm, de mettre en concurrence des filiales d’exploitation de SL (bus, métro, trains locaux) avec les grands groupes d’alors, suédois (Linjebuss, Swebus, BK) ou internationaux (CGEA, VIA GTI, Stagecoach…). Comparable à la délégation de service public dans les transports urbains en France, cette démarche a été étendue au RER de Stockholm en fin de décennie.
Au début, il n’était pas rare de voir les filiales de SL remporter les appels d’offres lancés par leur maison mère. Puis le retour d’une majorité régionale de centre-droit en 1999 allait entraîner une mise
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