Ile-de-France. La Covid et le climat s’invitent dans les débats
Si le thème de la gratuité a émergé durant la campagne en Ile-de-France, d’autres questions plus stratégiques se posent, dont le financement, majeur dans une région où le budget transport représente 29 % du total.
Sur la carte de France, l’Ile-de-France ressemble à un cotillon : seulement 2 % du territoire. Pour le reste, c’est autre chose. Près de 20 % de la population (12,3 millions d’habitants) ; 31 % du PIB national et près de 4,6 % du PIB de l’Union européenne (devant le Grand Londres et la Lombardie) : l’Ile-de-France, qui accueillera les Jeux Olympiques de Paris dans trois ans, est un géant. Logiquement, le résultat des élections régionales y sera encore plus scruté qu’ailleurs.
Au cœur de la campagne, la question des transports. Ce poste dépasse de loin tous les autres dans le budget 2020 : 1,4 milliard sur les cinq au total, soit 29 % du budget, loin devant les lycées (17 %). Lutte contre la pollution, circulation automobile souvent infernale, réseaux de transports en commun et de pistes cyclables à améliorer, tout comme la desserte des aéroports… 71 % des Franciliens veulent réduire le temps passé dans les transports, selon le think tank Forum Vies Mobiles. Les principaux candidats que sont Clémentine Autain (La France insoumise et le Parti communiste), Jordan Bardella (RN), Julien Bayou (EELV), Valérie Pécresse (LR), Audrey Pulvar (soutenue par le Parti socialiste) et Laurent Saint-Martin (LREM) sont donc attendus au tournant.
Gratuité des transports
Si elle est actuellement dominée dans les sondages par Valérie Pécresse, présidente sortante et grande favorite, Audrey Pulvar (PS) a su faire émerger un thème de campagne : la gratuité totale des transports en commun sur l’ensemble du réseau francilien. « C’est une question de justice sociale, d’accompagnement des classes populaires dans la transition écologique et de désenclavement des territoires », estime-t-elle, assurant qu’elle va de pair avec une amélioration de la qualité des transports, sans expliquer vraiment comment ladite gratuité va se trouver financée, sinon de vagues taxes sur les moyens de transport les plus polluants et l’e-commerce. Son adversaire de La France insoumise, Clémentine Autain, va dans le même sens, mais face aux contraintes budgétaires, s’engage sur une gratuité réservée seulement aux moins de 25 ans dans un premier temps, « sous conditions de ressources pour les retraités » dans un second. Pour Julien Bayou (EELV), « la gratuité des transports est une fausse bonne idée. Nous préférons mettre en place une tarification plus juste et solidaire en étendant le pass Navigo Imagin’R à tous les moins de 25 ans ou en le rendant gratuit pour les services civiques et les jeunes en insertion. La gratuité pour toutes et tous, aujourd’hui en Ile-de-France ce n’est ni écologique ni sérieux économiquement ». Laurent Saint-Martin (LREM) et Valérie Pécresse sont farouchement contre : « C’est une illusion anti-écologique, tance la présidente de région. D’après une étude indépendante, 2 % des automobilistes seulement lâcheraient leur voiture si les transports en commun étaient gratuits. La gratuité n’aurait aucun impact sur la pollution et les bouchons. En revanche, ce serait la faillite des transports, car où trouver les quatre milliards d’euros de recettes voyageurs que nous investissons pour les moderniser ? »
Pour le reste, selon la couleur politique des candidat.e.s, c’est à chacun sa priorité. Jordan Bardella (RN) veut placer deux agents de sécurité armés dans chaque gare d’Ile-de-France, y compris pour les stations de métro ou de RER.
Il prévo
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