Les smart cities, ogres numériques et énergétiques ?

Passés au crible de la sobriété numérique, les smart cities tentent de garder le cap. Smartphones, écrans, ordinateurs, capteurs, réseaux, data centers… Dès 2018, un rapport du Shift Project, fondé par Jean-Marc Jancovici, l’influenceur en chef du climat, rappelait que tout projet de ville intelligente devrait faire l’objet d’une évaluation rigoureuse pour en déterminer la pertinence énergétique. Quatre ans plus tard, l’Arcep et l’Ademe, ont évalué l’impact environnemental du numérique en France dans une étude publiée en mars 2023, qui montre que si rien n’est fait, l’empreinte carbone du numérique pourrait tripler d’ici à 2050 et la consommation d’énergie doubler Quand une ville déploie une batterie de capteurs pour optimiser l’éclairage public, détecter des fuites d’eau et faire des économies d’énergie, quel est le coût environnemental de ces capteurs ? Si le numérique peut être un vecteur d’innovation et de décarbonation de certains secteurs, il a lui-même un impact environnemental et il ne peut s’affranchir des efforts pour le réduire. Tenir compte de l’impact carbone des capteurs, des détecteurs et autres objets connectés installés dans les smart cities ainsi que des infrastructures et des data centers qu’ils sollicitent est donc essentiel, selon l’étude de l’Ademe-Arcep. Sans compter la disponibilité des métaux rares et autres ressources naturelles nécessaires à la fabrication de tous les objets connectés nécessaires pour construire une ville intelligente. A cela devrait s’ajouter la prise en compte d’éventuels effets rebond, par nature difficiles à prévoir et quantifier Une partie des réflexions s’adresse aux collectivités locales et aux élus puisqu’elles s’attaquent au cas de la ...