Les nouveaux systèmes billettiques renforcent le rôle des collectivités

La crise sanitaire a joué un rôle d’accélérateur d’une tendance déjà engagée dans la billettique : en quelques mois, plus d’une dizaine de réseaux s’est dotée de solutions sans contact, comme Arras, Brest, Bruxelles, Bourgoin-Jallieu, Dreux, les bus d’Ile-de-France, Nevers, Quimperlé, Saint-Lô ou Saumur.

Chez les fournisseurs de solutions, le téléphone n’a pas arrêté de sonner pendant le confinement et ensuite. La raison ? Les mesures de distanciation sociale ont supprimé les contacts avec les conducteurs et donc la vente à bord alors que c’est parfois l’unique moyen de se procurer un titre de transport pour les voyageurs occasionnels. Lorsque ce n’était pas la vente à bord qui était supprimée, c’était le dépositaire ou le bureau de tabac ou le marchand de journaux qui étaient fermés.

Parfois aussi, les usagers ont craint de pianoter sur le distributeur de billets. Or, sans vente de titres, pas de recettes. Les réseaux, les opérateurs et les autorités organisatrices ont donc très vite cherché les moyens d’y remédier. Le bien nommé titre sans contact est apparu comme une évidence. Sous toutes ses formes : M-ticket, billet par SMS, par QR Code 2D, et open payment, même si ce dernier est un peu plus long à mettre en place puisqu’il implique un réseau bancaire.

« En trois mois, les demandes ont doublé », assure Xavier Debbasch, CEO de Airweb, l’entreprise qui a développé TixiPass pour Nevers, Saint-Lô ou Saumur. Même constat chez Actoll, qui propose sa solution de paiement sans contact avec une carte bancaire (qu’elle a installée en deux semaines pour Marseille). « Les ventes de cette solution se sont bien sûr accélérées, mais il faut reconnaître que les demandes étaient antérieures à la crise. Avec la pandémie, nous avons dû faire plus vite pour les installer », explique Catherine Pierre, directrice commerciale d’Actoll.

« C’est vrai que le mobile-ticketing n’est pas un service nouveau », explique Ali Saidi, consultant et chef de projets d’études chez Setec ITS, spécialisé dans le MaaS et la billettique. « Il existait déjà avant le confi