Les projets de MaaS en manque de soutien
Les collectivités en pointe sur les projets de MaaS (Mobility as a Service) attendaient un coup de pouce de l’Etat… qui n’est pas venu. Les avancées sur ces plateformes multimodales (dont le but ultime est de permettre l’achat d’un trajet sans se soucier du transporteur) se font pas à pas.
Acronyme anglais pour « Mobility as a Service », traduit par « mobilité servicielle », le MaaS veut donner à l’usager un seul outil numérique pour trouver les meilleurs modes de déplacements à combiner pour son trajet (publics et privés, actifs et si possible décarbonnés) et les payer de façon unifiée et transparente. De nombreuses collectivités s’appuient sur les outils déjà en place (calculateurs d’itinéraires, billettique intégrée) pour faire un pas de plus vers le MaaS avec la participation d’acteurs privés : Bretagne, Grand-Est, Hauts-de-France, Ile-de-France, Normandie, Nouvelle-Aquitaine, Aix-Marseille, Annemasse, Bordeaux, Mulhouse, Rennes ou Saint-Etienne… Or, si l’esprit de la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM), adoptée en décembre 2019, qui parle du MaaS dans son titre III, « donne toute autorité aux acteurs territoriaux qui sont les plus à même de savoir quels sont les besoins des citoyens en local et les dispositifs les plus pertinents », comme le rappelle Claire Baritaud, directrice de la Mission innovation numérique et territoires (MINT) du ministère de la Transition écologique, les collectivités en pointe sur le sujet attendaient, pour mener à bien des expérimentations, un coup de pouce de l’Etat… qui n’est pas venu.
« Un appel à projet MaaS lancé par l’Ademe en septembre 2018 devait être le fil rouge pour développer en même temps les premiers MaaS, les faire monter en puissance sur 24 à 36 mois tout en travaillant sur la standardisation et la normalisation. Malheureusement, cet appel à projet n’a pas été validé », regrette le responsable Technologie des transports et Accessibilité au Groupement des Autorités Responsables de Transport (GART). « L’Etat était en attente de solutions technologiques clé en main, comme si le MaaS n’était qu’un problème technique, alors que c’est avant tout un projet de mobilité de territoire, un projet politique qui a besoin d’une impulsion », dénonce Eric Quiquet, directeur général de Hauts-de-France Mobilités, qui a travaillé des mois sur cet appel à projets avorté (lire son interview ci-dessous). « Ces projets nécessitaient surtout du financement de collectivités alors que le Programme d’investissements d’avenir finance essentiellement des entreprises et le secteur privé, reconnaît Claire Baritaud. Les collectivités n’avaient pas identifié assez précisément les entreprises ou celles-ci n’étaient pas partenaires de la démarche. »
Le programme qui a pris la suite mobilise des financements issus de Certificats d’économies d’énergie (9,5 M€ sur trois ans) et vise à développer une plateforme n
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