Parkings, bataille en sous-sol
Fini, les entrepôts pour automobiles. Au XXIe siècle, les opérateurs du stationnement se veulent les acteurs des mobilités alternatives à la voiture. Loin de se tirer une balle dans le pneu, ils s’adaptent à l’évolution des comportements de déplacements. La saturation des réseaux routiers urbains a conduit les usagers à utiliser plusieurs modes de transport successivement dans un même trajet : auto, métro, vélo, boulot. Si, auparavant, le parking était une destination finale, aujourd’hui, il devient un relais entre la voiture hors zone urbaine et les transports en commun dans le centre-ville.
« On a vu un changement dans les pratiques de nos clients depuis le début des années 2000. Notre clientèle horaire stagne, alors que les abonnés ont augmenté de 25 % », témoigne François Le Vert, directeur de la communication de Vinci Park et délégué général de la Fédération nationale des métiers du stationnement (FNMS). Traduction : les automobilistes prennent moins leur voiture mais cherchent à la conserver. « Dans les dix années à venir, ils risquent de l’abandonner totalement parce qu’ils en auront moins l’usage et que cela coûtera trop cher en ville. A nous de leur offrir des solutions de substitution comme l’autopartage. »
Rebouter la voiture sur d’autres modes
L’ère de la voiture triomphante en ville est bel et bien finie. Désormais, l’auto y est de plus en plus contrainte. En témoigne, le plan de réaménagement des quais parisiens présenté par Bertrand Delanoë à la mi-avril. Le maire de la capitale veut interdire une partie des berges à la voiture avec « pour idée de continuer à réduire la place de l’automobile à Paris ». Si Bertrand Delanoë peut présenter son projet de façon aussi claire, c’est que la part des ménages non équipés en voiture à Paris est aujourd’hui de 58,2 %, selon l’enquête nationale transports et déplacements 2008 publiée par l’Insee en avril dernier. « On est à un tournant. Les électeurs automobilistes n’étant plus majoritaires, les politiques n’ont donc plus tout à fait peur de les affronter. C’est une vraie rupture », analyse le sociologue Bruno Marzloff.
Partout en France, les collectivités affichent haut et fort leur volonté de favoriser les transports en commun aux dépens de la voiture. Or, les parkings souterrains créés au cœur des villes à l’époque du « tout-auto » constituent pour beaucoup de municipalités des aspirateurs à voitures qui contribuent à engorger les grands axes. Dans l’objectif de réduire la congestion des centres-villes au bénéfice des transports en commun ou des modes dits « doux », les collectivités l
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Publié le 20/03/2024
Publié le 20/09/2021