Péage urbain : le Grenelle l'autorise, les villes n'en veulent pas
L’amendement adopté au Sénat dans le cadre de la loi Grenelle 2 est pourtant prudent. Il prévoit juste la possibilité pour les agglomérations de plus de 300 000 habitants d’expérimenter le péage urbain. Cela a pourtant suffi à relancer le débat sur les vertus et les travers des dispositifs qui visent à faire payer l’automobiliste pour accéder au cœur de la ville. Au printemps, un rapport du Centre d’analyse stratégique (CAS) passait en revue les obstacles à lever pour l’adoption d’une loi permettant aux collectivités de mettre en place ce type de mesure. L’amendement déposé par le sénateur UMP Louis Nègre, qui est aussi vice-président du Gart, est une première brèche dans le carcan juridique qui empêchait le développement de politiques de tarification de la route au niveau local. A condition bien sûr qu’il soit entériné par l’Assemblée. Jusqu’à présent, en effet, seuls les péages liés à la construction d’ouvrage d’art en milieu urbain ont une base légale en France. S’il prend effet, l’amendement Nègre permettra des expérimentations d’une durée de trois ans. Reste à trouver des volontaires. Les édiles, en fait, ne se bousculent pas pour mettre en place ce dispositif. Les positions, pour l’instant, varient de la franche opposition à l’attentisme bienveillant. Le maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault, a par exemple déclaré qu’il était farouchement contre ce genre de procédé qui « signe l’échec d’une politique de déplacements ». Du côté de Bordeaux, la fin de non-recevoir a été moins violente mais tout aussi marquée. Alain Juppé a fait savoir que la ville préférait se concentrer sur une politique incitative. Dans le même esprit, le maire de Lyon, Gérard Collomb, a estimé que les conditions n’étaient pas remplies et que rien n’était envisageable avant que la portion du périphérique ouest qui permettra un contournement du centre soit terminée. Autant dire pas avant dix ou quinze ans. Même son de cloche à Marseille, mais aussi à Lille, où le péage urbain ne suscite guère l’enthousiasme.
Paris n’en veut pas
Quant à Paris, la question a déjà été largement débattue il y a quelques années. Et sur ce point la position de Bertrand Delanoë n’a guère varié. Le maire de Paris et son adjointe aux transports l’ont répété suite au vote de l’amendement. La ville est hostile à la mise en place d’un péage, qu’elle juge discriminant. Elle préfère s’en tenir à la politique menée depuis 2002, qui consiste à accorder moins d’espace à la voiture de manière à dissuader les automobilistes de s’aventurer intra-muros. Pour les opposants de cette vision malthusienne, la posture est contre-productive. Elle favoriserait la conge
Le dossier complet est réservé aux abonnés ou aux détenteurs d’un porte-monnaie électronique, connectez-vous pour y accéder.
*Formule numérique sans engagement à partir d’un 1€ par mois !
Publié le 25/07/2024
Publié le 01/07/2024
Publié le 04/06/2024