Alexandre Gallo : « On va assister à une redistribution des trafics, pas à une croissance du fret ferroviaire »

Alexandre Gallo est président de l’Association française du rail (Afra) qui regroupe les concurrents de la SNCF. Il est PDG de DB Cargo France.

Ville, Rail & Transports. Les concurrents de Fret SNCF seront-ils en mesure d’absorber les trafics que la filiale de la SNCF va devoir céder ?

Alexandre Gallo. Avec leurs ressources actuelles, les opérateurs ferroviaires ne pourront pas absorber l’intégralité des trafics cédés au 1^er janvier prochain. Mais avec le mécanisme de sous-traitance mis en place par Fret SNCF afin d’assurer la continuité des flux, il n’y a pas lieu de craindre que des trafics ne soient pas pris en charge en début d’année prochaine. Aucun client de Fret SNCF ne sera laissé au bord de la voie. 

VRT. Quels volumes et quels types de trafics sont en jeu ? 

A. G. Six millions et demi de tonnes-kilomètres sont à reprendre. Compte tenu de l’urgence, les discussions commerciales sont très avancées avec les clients de la SNCF concernés par cette discontinuité d’activité. Dans les consultations, les critères économiques et de continuité des trafics prévalent, mais aussi la capacité des entreprises ferroviaires de reprendre les flux en propre, sans sous-traitance, à moyen terme. Elles vont bâtir les ressources nécessaires - humaines et en matériel roulant, au fil de l’eau, pour pouvoir mettre fin à la sous-traitance. Former un conducteur de train prend un an, ne l’oublions pas. Mais il n’est pas exclu que certains trafics soient repris immédiatement en propre. C’est d’ailleurs ce que nous allons faire chez DB Cargo avec nos ressources actuelles, dès le 1^er janvier 2024.

VRT. Sur les 23 lignes cédées par Fret SNCF, quels flux intéressent votre entreprise ?

A. G. Notre stratégie est de nous positionner sur les flux longue distance, plutôt internationaux et/ou sur des flux compliqués : les produits un peu techniques, les flux de semi-remorques, les P 400. Nous n’allons pas saturer le marché avec des offres, il faut une bonne répartition entre les entrepr