Jean-Cyril Spinetta.
Dans son rapport sur l’avenir du transport ferroviaire remis au Premier ministre le 15 février, Jean-Cyril Spinetta préconisait de tailler dans le réseau des lignes capillaires, d’éteindre progressivement le statut des cheminots pour préparer la concurrence, d’alléger la dette mais sans trop dire comment, de faire de SNCF Mobilités et de SNCF Réseau des sociétés anonymes à capitaux publics. Des propositions dans l’ensemble conformes à ce qu’on pressentait. Qui ont tout de suite hérissé les cheminots. Le gouvernement a fait le tri dans le rapport. Retour sur les principales analyses de Jean-Cyril Spinetta.
1. Pas de pitié pour les petites lignes
« Certaines lignes du RER parisien supportent les trafics les plus denses au monde, alors que les 10 000 km du réseau le moins circulé ne supportent que 2 % du trafic voyageurs. » Jean-Cyril Spinetta rappelle ce constat, et s’étonne qu’à la différence de ses grands voisins la France ait gardé un si grand nombre de petites lignes dont l’entretien est ruineux. Il demande que SNCF Réseau réalise un état des lieux de la partie la moins utilisée des infrastructures. Et souhaite que l’on coupe les branches mortes. Des préconisations qui ne doivent pas gêner Patrick Jeantet. Les chiffres sont éloquents. Les petites lignes coûtent 1,7 milliard d’euros par an (exploitation des trains, exploitation et renouvellement de l’infrastructure) pour 2 % des voyageurs. L’inventaire de SNCF Réseau devrait déboucher sur une nouvelle segmentation du réseau, s’affranchissant des catégories ...