La nouvelle stratégie de Scania
L’an passé, Scania décidait d’arrêter la production d’autobus et d’autocars sous la forme de véhicules intégraux. Aujourd’hui, le constructeur suédois revient sur le difficile marché du car avec une gamme plus complète, carrossée par ses partenaires. Retour sur une décision stratégique qui préserve l’avenir. Dossier réalisé par Philippe Hérissé
Dans les derniers jours de février 2021, s’achevait le tour de France du nouvel autobus 100 % électrique à batteries Citywide E, alors mis en scène par Scania. Ce « road-show », tracé en vingt-cinq étapes, avait commencé le 4 janvier du même mois. Il s’agissait, pour le constructeur suédois, de présenter, en avant-première, son tout dernier produit aux autorités organisatrices ainsi qu’aux opérateurs. Dans la foulée, les premiers Citywide au biogaz étaient livrés. Et, parmi eux, ceux qui allaient être exploités par Solea pour le compte de m2A (Mulhouse Alsace Agglomération), structure qui regroupe 39 communes de la Région.
Les opérateurs ayant acquis des Citywide au biogaz – dont la RATP, à Paris- manifestaient, les uns après les autres, leur satisfaction à l’égard du nouveau produit. Le magazine VRT lui-même avait souligné, dans son compte-rendu sur la sortie en France de la version 100 % électrique Citywide E, toute l’ingéniosité de certaines dispositions constructives ainsi que la remarquable qualité d’exécution dont faisait preuve, à ses yeux, le nouveau véhicule.
Telle ne fut donc pas la surprise des observateurs du monde de l’autobus et de l’autocar quand ils apprirent, seulement deux ans plus tard, que Scania allait arrêter la production de ces derniers pour l’Europe, tout au moins sous la forme de véhicules intégraux, et se résignait en conséquence à fermer son usine de Slupsk, en Pologne. Cette décision stratégique, annoncée par le constructeur dans un communiqué en date du 30 mai 2023, était assorti d’une échéance d’exécution pour le premier trimestre 2024 au plus tard.
Les gammes Citywide, pour les autobus urbains, et Interlink, pour les autocars interurbains, se retrouvaient tout naturellement visées. Mais pourquoi donc les arrêter ? « Une telle décision, prise au niveau de notre groupe, se fonde sur les investissements très importants auxquels, dans les années à venir, il lui aurait fallu consentir, principalement sur trois domaines – l’électrification, le véhicule autonome et, surtout, la cybersécurité-, afin de simplement pouvoir rester sur ce marché européen, qui reste très petit en regard de l’international », explique Damien Thomine, directeur Cars et Bus chez Scania France. De fait, quand le constructeur vend chaque année, bon an mal an, 400 à 600 véhicules de transport de personnes dans les pays européens, ce sont 5 000 à 9 000 qu’il commercialise dans le monde.
Collaboration avec les carrossiers
A l’instar de tous ses homologues du vieux continent, ce ne fut pas sans quelque appréhension que Scania vit a
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