Bus électriques - MAN devient leader européen
Ces jours-ci, MAN Truck & Bus France célèbre le quarantième anniversaire de la présence de la marque en tant qute fournisseur de véhicules dans l’Hexagone. Sur le marché des transports urbains français, la renommée de MAN était toutefois bien établie dès le début des années soixante. De fait, le constructeur allemand, dont l’acronyme est formé par les initiales de Maschinenfabrik Augsburg Nürnberg (en référence aux sites historiques d’Augsbourg et de Nuremberg), avait alors été choisi comme l’unique motoriste du fameux « autobus standard » - tel était alors son nom -, apparu en 1965, et dont le cahier des charges avait été rédigé conjointement par la RATP et l’UTPUR (Union des Transports Publics Urbains et Régionaux). C’est ainsi que MAN livra aux constructeurs français Berliet, pour ses PCM, et Saviem, pour ses SC10, la totalité des moteurs diesel à six cylindres, qui étaient montés à plat, à l’avant gauche, sous le poste de conduite… Depuis cette époque, et tout particulièrement durant ces quarante dernières années, la marque n’a cessé de se développer dans l’Hexagone. C’est ainsi que MAN Truck & Bus France affichait, en 2023, un chiffre d’affaires annuel de l’ordre du milliard d’euros. Aujourd’hui, la France est l’un des principaux marchés pour le constructeur allemand, qui vient tout juste de remporter un appel d’offres « record » portant sur la fourniture de 70 autobus 100 % électriques pour Montpellier. Cette dernière commande se subdivise en 50 Lion’s City E standards de 12 m et 20 articulés de 18 m, qui circuleront sur cinq lignes de BHNS (Bus à Haut Niveau de Service) dans le cadre du projet Bustram. Et c’est en France que se trouve aujourd’hui le plus grand centre de formation que le constructeur ait ouvert, à ce jour, hors d’Allemagne.
Mille bus électriques déjà construits
Pour le reste de l’Europe, la situation de MAN apparaît tout aussi enviable. Sur les neuf premiers mois de 2023, le résultat global d’exploitation de l’entreprise a dépassé les 7 %. Et par rapport à 2022, les ventes ont progressé de 35 % sur les autobus urbains, 45 % sur les interurbains, et même 112 % sur les autocars de tourisme ! Rien qu’à destination de la DB (Deutsche Bahn), le constructeur doit encore fournir 600 véhicules en 2025/26, alors que les livraisons à ce « grand compte » se sont déjà élevées, depuis 2010, à quelque 3600 unités. La DB est, en particulier, un excellent client de l’Intercity LE.
Ces temps-ci, les parts de marché pour MAN s’établissent à 23,1 % dans l’urbain et 38,2 % dans l’interurbain. Parmi les derniers contrats marquants concernant l’urbain, on dénombre 162 véhicules destinés à Budapest, et 160 à Tbilissi, capitale de la Géorgie. Enfin, MAN vient tout juste de passer leader sur le marché européen des autobus 100 % électriques, avec 780 véhicules immatriculés en 2023. Et il a vendu 771 bus électriques l’an passé, soit trois fois plus qu’en 2022. Apparu relativement tard en comparaison de ses concurrents, le Lion’s City E -réponse du constructeur sur le créneau de l’électromobilité- est aujourd’hui adopté par de très nombreux opérateurs, convaincus tant par sa conception que par ses performances. Ainsi plus d’un millier de Lion’s City E ont été produits à ce jour, alors que la fabrication en série de cet autobus 100 % électrique n’avait débuté qu’à l’automne 2020. Le millième exemplaire, destiné à un transporteur madrilène, est sorti à la mi-septembre de l’usine de Starachowice, en Pologne. Tous opérateurs confondus, l’Espagne a d’ailleurs déjà acheté 175 Lion’s City E ! Le constructeur possède également deux autres usines, l’une à Ankara, en Turquie, et l’autre à Olifantsfontein, en Afrique du Sud.
Miser fondamentalement sur l’électrification
Sans doute « boosté » par d’aussi bons résultats, MAN a visiblement décidé de redoubler d’efforts dans la recherche sur les problématiques de la transition énergétique pour les camions, autobus et autocars, sur lesquelles on doit d’ailleurs reconnaître qu’il s’était très tôt investi. Ainsi, le 1er février, il créait l’évènement en invitant un panel de ses fidèles clients à Paris, dans les salons du Pré-Catelan, pour une conférence intitulée « Ensemble pour la décarbonation du transport », à laquelle il avait notamment convié à venir s’exprimer des représentants des instances ministérielles ainsi que des scientifiques et des énergéticiens. Dans son intervention, Xavier-Yves Valère, chef de la mission Fret et Logistique au ministère des Transports, y rappelait d’abord que les véhicules lourds constituent assurément le domaine dans lequel on a le plus de mal à apprendre à se passer des carburants fossiles. Et il précisait les contours de la politique générale en matière de décarbonation adoptée par la France : « Face à la raréfaction du pétrole et aux problèmes d’approvisionnement en gaz liés à la guerre en Ukraine, nous avons décidé de miser fondamentalement sur l’électrification ». La « neutralité carbone », sur laquelle s’est engagée l’Europe pour 2050, impose, en effet, de suivre une trajectoire ambitieuse, où la moitié des poids lourds vendus en 2030 seraient à zéro émission, ce qui suppose une transition massive d’ici à la fin de la décennie. « Au niveau de l’État, nous amorçons cette transition en aidant les industriels et les énergéticiens avec des enveloppes annuelles - encore 130 millions d’euros alloués pour 2024 -, indique Xavier-Yves Valère, mais nous ne pourrons pas faire davantage, car nous ne voulons pas charger le pays en impôt ». Mais sera-ce suffisant pour répondre à l’urgence climatique ? Selon Fabrice Bonnifet, président du C3D (Collège des Directeurs du Développement Durable), association qui regroupe 316 directeurs Développement durable d’entreprises, le point de non-retour est malheureusement atteint : « Avec 1,7°C de réchauffement moyen en France par rapport à l’ère préindustrielle sur la dernière décennie, c’est déjà là une catastrophe en soi ! Et si nous continuons ainsi, les 3/5 de la planète seront inhabitables en 2100…».
Deux ancêtres de MAN jadis exploités par la VAG qui vient justement de fêter son
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Publié le 02/04/2024
Publié le 02/02/2024