Spécial Bus

Conception des bus Iveco : un banc pour gagner un an

Depuis l’été dernier, Iveco dispose, sur son site de Vénissieux, d’un banc d’essai unique en Europe. Cette installation, d’un coût de 6,2 millions d’euros, fait gagner douze mois au constructeur. Pour la première fois, elle lui permet de tester l’opérabilité d’un futur autobus avant même la construction du prototype. Texte & photos de Philippe Hérissé

De passage sur le site Iveco de Vénissieux, l’un des premiers autobus articulés de 18 m Urbanway pour Prague, arborant la toute nouvelle livrée adoptée par les transports urbains dans la capitale de République tchèque.

Située aux confins de l’agglomération lyonnaise, la cité de Vénissieux a toujours été associée, depuis 1917, à la production automobile du constructeur Berliet. Ce site historique a notamment fabriqué, à partir de 1965, le célèbre autobus PCM à carrosserie en aluminium, dont l’esthétique, absolument révolutionnaire pour l’époque, avait été dessinée par le designer Philippe Charbonneaux. C’était la version Berliet de l’autobus standard français, qui n’eut malheureusement pas le succès de celle développée par Saviem, son rival d’alors. Au fil de restructurations industrielles successives, Berliet fusionna, une décennie plus tard, avec Saviem pour constituer RVI (Renault Véhicules Industriels), dont la branche autobus et autocars s’est ensuite détachée sous le nom d’Irisbus, entreprise qui devait finalement intégrer le groupe Iveco. Aujourd’hui, le site de Vénissieux est donc tout naturellement devenu le siège mondial des activités autobus et autocars de ce groupe. Il emploie désormais quelque 450 collaborateurs. Et sur ses emprises, l’on y trouve également l’important centre de Recherche et Développement…

Depuis l’été dernier, Vénissieux dispose d’une toute nouvelle structure d’essais, qui est absolument unique en Europe ! Elle a été baptisée « e-bench ». Son utilisation révolutionne complètement la manière d’appréhender les travaux de développement, le prototypage et les phases d’essais relatifs à l’élaboration d’un nouveau modèle d’autobus. Pour réaliser l’e-bench, Iveco a dû consentir à un investissement d’environ 6,2 millions d’euros, dont une partie a néanmoins été financée par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).