Les ports français dans la tourmente
2019 s’est terminée sur des résultats en demi-teinte pour le trafic des ports français, dans un contexte de ralentissement économique mondial et d’opérations « ports morts » menées à partir du 5 décembre dans le cadre de la mobilisation syndicale, principalement CGT, contre la réforme des retraites. Et l’activité a continué à être malmenée cette année.
Les places portuaires sont unanimes : elles ont subi de plein fouet les actions de grèves perlées qui ont émaillé la fin de l’année 2019 et se sont prolongées début 2020. Les blocages illégaux des accès portuaires dans le cadre des opérations « ports morts » organisées par la Fédération nationale des ports et docks (FNPD), affiliée à la CGT, se sont traduits par des pertes de trafic pour la filière conteneurs, activité la plus touchée, souvent au profit des ports concurrents.
Pour l’ensemble portuaire Haropa réunissant les ports du Havre, Rouen et Paris, le mois de décembre 2019 s’est traduit par une perte de trafic de 866 000 tonnes (environ 50 000 EVP) tandis que l’activité conteneurs du port de Marseille-Fos a ralenti progressant de 4 % après une croissance de 7 % en 2018.
Avant même la crise du Covid qui a mis à l’arrêt une grande partie de l’activité économique en France, les ports français ont donc subi un sérieux revers.
La confiance dans les ports français, patiemment reconquise depuis dix ans, a été mise à mal. Les grands ports maritimes ont réagi en annonçant des mesures commerciales vis-à-vis de leurs clients et des plans d’action pour redresser la barre face à leurs concurrents européens (Anvers et Rotterdam au Nord, Gênes et Barcelone au Sud…). Il faudra du temps pour en mesurer l’efficacité.
En attendant, voici port par port les principales tendances du trafic de l’an dernier.
Haropa : 90 Mt (- 4,96 %)
En 2019, l’ensemble portuaire réunissant les ports du Havre, Rouen et Paris a accusé une baisse de son trafic maritime cumulé de 5 %, à 90,1 millions de tonnes (Mt). Un recul « entièrement » imputable aux vracs énergétiques liquides et solides (pétrole brut et charbon) selon Haropa.
Le trafic de vracs liquides (produits pétroliers et pétrochimiques…) a ainsi essuyé une baisse de 7,5 % à 46 Mt. Les vracs solides (charbon, céréales, ciment…) ont pour leur part progressé de 3,8 % à 13,8 Mt, tirés en partie par le trafic de céréales à Rouen (+9,3 % à 8,3 Mt). Quant au trafic de conteneurs, il est demeuré quasi stable en tonnage s’établissant à 27,8 Mt, après 28,75 Mt en 2018. Mais en EVP (équivalents vingt pieds), il a baissé de 3,5 % à 2,9 millions d’EVP soit une perte de 104 000 EVP par rapport à 2018.
Celle-ci s’explique principalement par les mouvements sociaux liés à la réforme nationale des retraites qui ont fortement impacté le trafic de conteneurs. Le mois de
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