Trois étapes du futur Grand Paris Express
Saint-Denis-Pleyel, Le Bourget-RER : les gares en Jeux
A Saint-Denis-Pleyel, on l’a déjà montrée et célébrée, s’élèvera la gare de Kengo Kuma. S’il y a un rendez-vous qu’il faut tenir pour les JO, c’est cette gare emblématique avec, bien sûr, les voies de la ligne 14 prolongée qui y conduiront. Réalisée en groupement avec Egis, elle comportera quatre niveaux en souterrain et cinq en aérien, offrira un vaste atrium à 28 m en dessous du niveau du sol. Au sein d’une ZAC de 15 ha, 4 ha sont réservés à la gare. Elle occupera 35 000 m², dont 800 m² seront réservés aux commerces et 5 000 m² aux services.
L’origami rêvé ne s’est pas encore déplié. Non loin du chantier veille la tour Pleyel, rendue par le désamiantage à l’état de carcasse et qui doit devenir un hôtel flambant neuf fin 2022.
Un faisceau d’une cinquantaine de voies à traverser
Tenir les rendez-vous des JO ? Certes. Pourtant la gare n’est pas idéalement placée. Une gare Stade-de-France du Grand Paris Express est bien prévue, mais sur la ligne 15 Est, qui n’est pas encore en chantier. Au moins le Village olympique sera proche de Saint-Denis-Pleyel. Mais, pour se rendre de la gare au Stade de France ou à la piscine olympique il faudra commencer par traverser les voies ferrées. L’obstacle n’est pas mince. C’est le plus large faisceau ferroviaire d’Europe, disent certains quand d’autres affirment qu’il est second sur ce podium. Une cinquantaine de voies, où passent les Eurostar, les Thalys, les RER B et D, les trains de fret, des TER, des Transiliens… Elles sont si sollicitées qu’il n’était pas question d’en réserver une seule pour évacuer les déblais du chantier. Ils prendront la route…
Le franchissement des voies est prévu, et on en voit le schéma dans toute sa dimension affiché sur une cloison de la base-vie du chantier : un grand pont routier et piétonnier en partie habité. Président de Plaine-Commune (450 000 habitants, rien que ça) et président du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris, Patrick Braouezec y tient. Et, la SGP l’assure, le pont sera là, même si en 2024 sa partie piétonne seule devrait assurer la liaison avec les lieux des Jeux.
Tout de suite, de l’autre côté des voies, se tient le siège de la SNCF, devant lequel se fore un autre chantier du Grand Paris, l’ouvrage annexe de la place aux Etoiles. Pour les cheminots du siège, la passerelle sera la bienvenue. Elle permettra de rejoindre les lignes 14, 15, 16 et 17 du Grand Paris Express et de ne plus se contenter du RER D. Mais elle n’est pas simple à construire et le pont dans toute sa dimension, piétonnière et routière, est le cauchemar des dirigeants du ferroviaire. Pas possible sans interruption des circulations. Pas pensable de les interrompre.
On dirait que c’est plus simple en souterrain. Trois tunnels vont passer à une vingtaine de mètres de profondeur sous le faisceau ferré. L’un pour le tronc commun 16 et 17, l’autre pour la 15, le troisième pour le prolongement de la ligne 14.
Afin de protéger de tout risque de déformation le faisceau de voies ferrées, on a commencé par le séparer du chantier de la gare, par une immense barrière souterraine C’est en ce moment la phase de réalisation des parois moulées. Elles vont délimiter la boîte de la gare, après quoi, selon la technique de creusement en taupe, on procédera au dallage en surface, avant d’excaver, puis de daller encore, palier par palier, et cela jusqu’au radier.
20 km de tunnel et 20 ouvrages annexes
Une centaine d’ouvriers travaillent sur le site ; et l’effectif va doubler encore. Ils font partie du plus grand chantier en cours du Grand Paris Express. Ce très gros lot compte quatre gares : Saint-Denis-Pleyel, La Courneuve-Six-Routes, Le Bourget-RER sur la 16 et la 17 et Blanc-Mesnil sur la seule 16. Soit 20 km de tunnel, avec 20 ouvrages annexes, qui iront jusqu’au centre d’exploitation d’Aulnay-sous-Bois, à la fois site de maintenance des infrastructures, site de maintenance et de remisage des trains, et poste de commande centralisé de la ligne 16 et 17. Six tunneliers seront mis en œuvre. L’un démarrera d’Aulnay-sous-Bois, deux de Saint-Denis, et trois de La Courneuve.
Au-delà de Saint-Denis, sur le tronc commun de la 16 et de la 17, la gare de la Courneuve-Six-Routes. C’est l’une des 20 gares qui ne sont pas interconnectées au réseau existant. Elle sera tout de même desservie par le tram T1. Emprise de 8 000 m² pour une gare de 5 000 m². Autant dire que l’espace est très contraint.
L’agence d’architectes Chartier Dalix a prévu une grande voûte en brique pour accéder aux trains des deux lignes. A côté de la gare de 12 mètres de haut, doit s’élever le projet connexe d’un ouvrage de 15 étages. Gare modeste, prévue pour 34 000 voyageurs/jour. D’où l’on pourra demain aller à Roissy en 18 minutes au lieu de 41 aujourd’hui… La aussi, on en est au stade des parois moulées, qui descendent ici à 38 m de profondeur.
Plus loin vers l’est, l’ouvrage Verdun. C’est là qu’après toute une partie en tronc commun depuis Saint-Denis-Pleyel se sépareront les lignes 16 et 17. Au centre, le bitube désormais réservé à la ligne 16
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