« Transdev est prêt à redémarrer, à se redéployer, à grandir »
Thierry Mallet, nouveau PDG de Transdev, a trouvé une entreprise dont les fondamentaux sont bons. Même si les VTC, taxis et cars Macron sont à la peine. Après la consolidation menée par Jean-Marc Janaillac, Transdev veut croître de nouveau. En France, le groupe compte sur l’ouverture du marché ferroviaire régional, espère bien conquérir les transports de Lille et confirme sa candidature à l’exploitation du métro du Grand Paris. Ville Rail & Transports. Vous avez pris les rênes de Transdev en septembre. Comment avez-vous trouvé l’entreprise que Jean-Marc Janaillac vous a transmise ?
Thierry Mallet. Transdev est constitué d’équipes passionnées, capables de nombreuses initiatives sur le terrain, en matière d’innovation, d’amélioration des services. C’est mon premier constat. Le second, c’est que Transdev va bien. Ce que disait l’an dernier Jean-Marc Janaillac, « Transdev is back » est une réalité. Transdev est prêt à redémarrer, à se redéployer, à grandir.
Cependant, la situation est contrastée.
Dans notre activité « cœur de métier », de transport public, en 2016 par rapport à 2015, la situation s’améliore. Les actions de performance et d’amélioration portent leurs fruits dans tous les pays ; c’est un effort continu indispensable pour répondre aux attentes des clients publics dont les finances sont partout sous contraintes et qui cherchent en permanence à optimiser le service.
Par contre, les résultats des activités purement commerciales : transport à la demande, taxis ou shuttle aux Etats-Unis, cars à longue distance isilines ou Eurolines ne sont pas en ligne avec les objectifs. Le commercial pur représente un peu moins de 10 % de nos activités, nous réalisons 10 % de notre chiffre d’affaires avec des activités de transport pour les entreprises et 80 % de transport public. Mais c’est un métier très important et qui va le rester. Le transport à la demande, les cars longue distance sont des éléments clés des mobilités de demain et nous avons lancé des plans d’amélioration sur ces différents sujets.
Dernier point important, ce sera la montée au capital de la Caisse des dépôts, dont la participation passera à 70 %. La Caisse des dépôts est un actionnaire qui nous a accompagnés dans les moments difficiles, et c’est bien de pouvoir compter sur elle maintenant que nous voulons nous développer. Elle est présente sur les mêmes enjeux que nous. Je pense en particulier à la smart city, au développement des territoires, ou encore aux véhicules autonomes. La dernière étape de la restructuration de notre capital, c’est la recherche d’un nouvel actionnaire, pour reprendre les 30 % de Veolia, Nous allons débuter cette recherche au premier trimestre 2017.
VR&T. Quel est le bilan 2016 ?
T. M. Globalement, le chiffre d’affaires est stable, les gains de contrat compensent les pertes. En termes de rentabilité, nous avons réellement progressé dans les activités de transport public, mais nous n’avons pas tout à fait les résultats attendus dans les activités commerciales. Parmi les actions clés : nous avons donc pris la décision de créer une business line transversale, dédiée à l’ensemble de nos activités B2C, afin d’en définir la stratégie et d’optimiser les outils. Cette business line est confiée à Yann Leriche, qui est également directeur de la Performance du groupe ; il aura notamment la responsabilité directe des activités commerciales aux Etats Unis et au Royaume-Uni. Sur ces marchés, nous devons faire évoluer nos business models face à Uber qui reste très agressif.
VR&T. Quels objectifs précis vous êtes-vous fixés ?
T. M. Nous nous sommes fixé des objectifs de croissance, dont nous communiquerons les chiffres plus tard. En France, il est clair que l’ouverture à la concurrence du rail régional nous offrira des opportunités de croissance, et que le marché classique du transit est plus mature. En Allemagne ou en Suède, par contre, les marchés sont en pleine évolution et nous pouvons envisager une croissance importante, tout comme aux Etats-Unis ou en Australie. En Asie, nous en parlerons plus tard car je vais bientôt aller visiter nos opérations et échanger avec les équipes sur les opportunités.
VR&T. Et sur le ferroviaire ?
T. M. J’observe que, depuis qu’il y a eu l’ouverture à la concurrence en Allemagne, l’activité de la Deutsche Bahn a progressé alors qu’elle ne détient plus que 75 % du marché car celui-ci s’est développé fortement avec la concurrence. DB, dans un rapport explique une amélioration de 50 % de sa productivité depuis l’ouverture du marché (croissance de l’offre de 30 % pour un coût total réduit de 20 %). La concurrence a clairement bénéficié à tous les acteurs.
Il me semble donc urgent d’ouvrir de manière intelligente le marché en France, comme l’Allemagne ou la Suède ont su le faire.
VR&T. Comment peut-on progresser ?
T. M. Première idée, il faut absolument disposer, dè
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Publié le 10/01/2025 - Philippe-Enrico Attal