15 lignes de bus supprimées à Nantes
Par mesure d’économies, Nantes va se débarrasser d’une quinzaine de ses lignes de bus les moins rentables et en réorganiser autant Purge, cet automne, à Nantes. Le 1er septembre, la ville entame la « rationalisation » de son réseau de transports, en supprimant une quinzaine de lignes de bus sur soixante et onze et en aménageant autant. Ce nettoyage se répétera l’an prochain pour « gagner » au total 1 million de kilomètres. « L’heure est à l’amélioration de la performance du réseau », avait annoncé le maire de la ville en début d’année. Les lignes visées sont les moins fréquentées. Deux grands chiffres leur sont associés : 4 % de l’offre mais 0,6 % de la fréquentation totale. Ces lignes sont des petites navettes dans Nantes, dans des communes de la première couronne et des liaisons plus importantes mais insuffisamment fréquentées. En fait, celles dont le nombre de voyageurs par kilomètre est inférieur à 1. Quand elles ne sont pas supprimées – l’une d’elles, vers Carquefou, est cédée aux transports départementaux –, elles sont amputées. Des coupes sont effectuées dans les horaires : par exemple, 11 allers-retours disparaissent sur la ligne 64 entre Saint-Herblain et Couëron. Autre exemple, à Rezé, la ligne est modifiée pour ne plus être empruntée que par les écoliers. Certaines lignes voient leur itinéraire changer dès cette année. Une mesure qui sera généralisée l’an prochain, en suivant le nouveau plan de déplacements urbains, en cours d’élaboration. Ce « passage au tamis » correspond au besoin d’économies de la société des transports nantais (TAN) face à des recettes incertaines en temps de crise. « Notre fréquentation ne baisse pas, mais cela va-t-il durer ? Même si elle reste en croissance, nous n’atteindrons pas les + 5 % des dernières années », indique Alain Boeswillwald, directeur de la TAN. D’autant que la société a procédé à un rattrapage salarial qui lui coûte 600 000 euros cette année. Le programme de suppression des lignes tombe d’autant plus mal qu’il s’accompagne d’une hausse moyenne des tarifs de 11 %, effective depuis le 1er juillet. « Ce rattrapage, nous aurions sans doute dû le faire il y a plusieurs années, quand nous augmentions l’offre de notre réseau, en particulier quand nous lancions le busway », reconnaît Jean-François Retière, l’élu transports de Nantes Métropole. Heureusement, il annonce un nouvel accroissement de l’offre de transport de 2,5 nouveaux millions de kilomètres d’ici 2014, grâce à la création de dix nouvelles lignes de bus « à plus de 10 000 voyageurs par jour ». C’est ce qui a permis à Nantes Métropole de faire accepter son programme de suppression de lignes pour septembre, adopté par 91 voix pour, 1 voix contre et 6 abstentions.
Hubert HEULOT
Publié le 10/12/2024 - Marie-hélène Poingt