Marseille lance les travaux de son – très contesté – kilomètre de tram
12 Avr 2012
Mis à jour le 23 mai 2017
Pour ne pas perdre les 4,53 millions d’euros de subventions promis par l’Etat dans le cadre du Grenelle de l’environnement, Marseillle a lancé officiellement les travaux du très controversé tronçon de 1,2 km de tram entre la Canebière et la place Castellane… le 5 mars dernier. C’était dit. Les travaux du tramway entre la Canebière et la place Castellane par la rue de Rome (1,2 km) ne devaient être lancés qu’à la fin de 2013 pour ne pas pénaliser les commerçants ni compliquer la circulation pendant cette année 2013 où Marseille sera capitale européenne de la culture. Finalement, ils ont très officiellement débuté… le 5 mars 2012.
Pour la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM), autorité organisatrice, et la ville de Marseille, il s’agit de « ne pas perdre de temps dans le développement du réseau de transports en site propre », comme elles l’ont expliqué dans un communiqué commun. Mais surtout pour ne pas perdre le bénéfice du financement de 4,53 millions d’euros de l’Etat (soit 10 % du budget prévu, hors matériel roulant), obtenu lors du deuxième appel à projets TCSP du Grenelle de l’environnement. Car ce financement était conditionné par le démarrage des travaux avant fin 2013.
Ce tronçon de 1,2 km de tramway, qui sera connecté à la ligne 2 au niveau de la Canebière, aura été au cœur d’un bras de fer entre la majorité de gauche de la communauté urbaine, qui n’en voulait pas car jugé trop coûteux et faisant doublon avec le métro, et la municipalité de Marseille qui le réclamait pour requalifier la rue de Rome et pour en faire le premier maillon d’un prolongement vers le sud-est de la ville.
En 2003, Jean-Claude Gaudin, alors président de la communauté urbaine, avait approuvé l’avant-projet et obtenu la DUP l’année suivante. Mais en 2008 le nouveau président de MPM, Eugène Caselli, décidait de renoncer à ce tronçon, principalement en raison de son coût. Parmi les principaux opposants au projet, le président de la RTM, conseiller communautaire, Karim Zéribi. Pour lui, la priorité était le désenclavement des quartiers nord avec le BHNS et le prolongement du tramway. En septembre 2010, le président de la communauté urbaine Eugène Caselli changeait pourtant de ligne et jouait l’apaisement… et la montre, en attendant les résultats des études techniques et en subordonnant le projet à un prolongement vers le sud-est de la ville. Mais tôt ou tard, disait-il, cette ligne devait se faire.
L’an dernier, l’obtention de l’aide de l’Etat a accéléré le processus. Et au début de cette année, Karim Zéribi ne pouvait que s’incliner. « Ce n’est pas le projet le plus pertinent, mais c’est l’autorité organisatrice qui décide », notait le président de la RTM, tout en répétant que l’axe nord – sud de BHNS restait « indispensable ».
Ce kilomètre de tramway supplémentaire ne serait que le premier maillon d’une ligne qui pourrait être prolongée vers les quartiers de la Capelette (9 000 habitants) et de Saint-Tronc (15 000 habitants), respectivement à environ 2,5 km et 4,5 km de la place Castellane. Mais rien ne sera sans doute décidé avant les municipales de 2014.
En attendant, les travaux préparatoires ont commencé du côté de la place Castellane et se poursuivront jusqu’en octobre 2012 par les déviations de réseaux. Les travaux de génie civil, de réalisation des infrastructures du tramway et de réaménagement de la voirie seront menés d’octobre 2012 au printemps 2014, période prévue pour la mise en service d’un tramway très controversé.
José SOTO