Mort de Claude Martinand, premier président de Réseau ferré de France
Claude Martinand est mort le 10 juin des suites d’une longue maladie, à l’âge de 67 ans. Claude Martinand est mort le 10 juin des suites d’une longue maladie, à l’âge de 67 ans. Polytechnicien, ingénieur des Ponts et Chaussées, il avait fait toute sa carrière au ministère de l’Equipement, dans lequel il avait joué un rôle politique en dirigeant le cabinet de Charles Fiterman, ministre communiste des Transports (1982-1984). Claude Martinand avait ensuite dirigé l’Institut géographique national, puis la Direction des affaires économiques et internationales du ministère de l’Equipement, avant de devenir, en 1997, le premier président de Réseau ferré de France. A ce poste, il mena à bien la difficile tâche de donner une légitimité à un établissement public dont l’existence n’allait pas de soi, et sut s’imposer face à une SNCF dont il fut un interlocuteur coriace. Après son mandat de cinq ans à RFF, Claude Martinand était devenu vice-président du Conseil général des ponts, poste encore plus inconnu du grand public que la présidence de RFF, mais que ses pairs considèrent comme un couronnement. Président de l’Institut de la gestion délégué, il avait veillé de près à l’élaboration de l’ordonnance du 17 juin 2004, créant les contrats de partenariat public-privé. Il avait après sa retraite continué à jouer un rôle important dans la réforme ferroviaire, en tant que membre du collège de l’Araf. Unanimement salué comme un « grand commis de l’Etat », Claude Martinand n’avait rien du personnage effacé qu’une telle expression laisse entendre. Très cultivé, souvent abrupt, il savait émailler ses discours de phrases bien choisies chez de bons auteurs peu lus dans le petit monde des transports, comme Gramsci ou le cardinal de Retz.
Publié le 10/12/2024 - Marie-hélène Poingt