La gestion de Tisséo, l’opérateur des transports en commun de l’agglomération toulousaine, fait l’objet d’un rapport de la chambre régionale des comptes, rendu public le 8 juin dernier en comité syndical du SMTC. La gestion de Tisséo, l’opérateur des transports en commun de l’agglomération toulousaine, fait l’objet d’un rapport de la chambre régionale des comptes, rendu public le 8 juin dernier en comité syndical du SMTC. La Dépêche du Midi en avait déjà livré certains éléments en décembre 2011 et fin mai 2012. Le rapport concerne la période 2002-2009, c’est-à-dire essentiellement la présidence de Jean-Luc Moudenc, prédécesseur UMP de Pierre Cohen à la mairie de Toulouse, et une année de celle de Stéphane Coppey, éphémère président (Europe Ecologie-Les Verts) de l’AOT avant la reprise en mains par le PS. Cinq problèmes d’inégale importance sont épinglés par les sages : les gratuités accordées à la clientèle, le poids de la dette, la gouvernance « hésitante », mais aussi la dérive des frais de mission du cabinet (supprimé à l’arrivée de Pierre Cohen en 2010) et la disparition de onze bus qui devaient être donnés à une association humanitaire marocaine.
La gratuité accordée aux plus de 65 ans sans conditions de revenus est dénoncée par le rapport. Mis en place en 1972, cet avantage pourrait être remis à plat par le SMTC avec l’ensemble des autres avantages qui permettent à 34 % des passagers de voyager gratuitement et à 41 % de bénéficier d’un tarif réduit. Les magistrats s’interrogent aussi sur le tarif de l’abonnement mensuel de 10 € accordé aux jeunes (auparavant à 22 €), en affirmant que la hausse de la fréquentation n’a pas encore permis de compenser la baisse des recettes.
Soulignant que la dette de Tisséo-SMTC a atteint 1,4 milliard d’euros fin 2010, la chambre régionale des comptes indique que le 1,9 milliard d’investissements prévus dans le plan de déplacements urbains la fera encore augmenter de 30 %, ce qui impliquera obligatoirement une hausse de la participation des collectivités.
« La chambre régionale des comptes constate que la gouvernance a été particulièrement hésitante », rapporte également le quotidien régional. L’histoire de Tisséo-SMTC a en effet été mouvementée, et le départ du conseil général de ses instances suite à l’amendement Paillé en juillet 2006 a fragilisé son financement. Les magistrats appellent d’ailleurs à la constitution d’un « nouveau pacte financier » entre les collectivités membres.
Catherine Sanson-Stern
Publié le 10/12/2024 - Marie-hélène Poingt