Montebourg, Bricq et Cuvillier investissent dans le ferroviaire
Arnaud Montebourg (Redressement productif), Nicole Bricq (Commerce extérieur) et Frédéric Cuvillier (Transports), trois ministres, ont assisté à Valenciennes au comité stratégique de la filière ferroviaire, filière qui n’avait pas l’habitude d’un tel intérêt des pouvoirs publics. Si les ministres ne sont pas venus avec des commandes plein les poches, les annonces ou confirmations faites donnent de la visibilité au secteur.
• Frédéric Cuvillier a confirmé le lancement du troisième appel à projets pour les transports en commun en site propre. Et précisé son montant : 450 millions d’euros.
• 400 millions d’argent public seront apportés au renouvellement du matériel des TET (l’ensemble du marché de renouvellement et de rénovation représentant 2 milliards d’euros). Particularité : ils viendront du budget de l’Afitf, dont ce sera la première intervention dans le domaine du matériel roulant, puisque l’agence, comme son nom l’indique, a été créée pour financer les infrastructures de transport.
• Pour le matériel régional, dont les commandes ont été passées auprès d’Alstom (Regiolis) et de Bombardier (Regio 2N), les commandes effectives sont jusqu’à présent bien en deçà des options annoncées. Pour lever ces options, le gouvernement pense mobiliser des fonds d’épargne de la CDC. Il envisage par ailleurs la constitution d’une Rosco, compagnie faisant l’acquisition du matériel et le louant aux entreprises ferroviaires. Ce qui n’a vraiment de sens que dans le cadre d’une mise en concurrence de la SNCF sur le marché régional qu’imposent les textes européens et à laquelle il faut se préparer.
• Le gouvernement compte sur la commande par la SNCF de 40 rames TGV Euroduplex. Une annonce faite début 2012, qui reste pour l’instant de l’ordre du possible et qui d’ailleurs pourrait être restreinte à 30 rames.
• Les perspectives de long terme sont rappelées par Frédéric Cuvillier. Décision de lancer la deuxième autoroute ferroviaire en direction de l’Espagne via la côte atlantique. Plan de rénovation du réseau, refonte du Snit, lancement du métro du Grand Paris Express. Sur aucun sujet, il ne s’agit de renoncer, a dit le ministre, qui a ajouté se donner les moyens de les réaliser.
Au total, selon un communiqué du gouvernement, « cela représente de 5 à 6 milliards d’euros de commandes potentielles pour les prochaines années à l’horizon de dix ans ». Et pour maintenir l’industrie ferroviaire nationale au premier rang de l’innovation, Arnaud Montebourg a demandé que les recherches sur le TGV du futur aboutissent dès 2018.
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