Grand Paris : un métro intelligent dans une ville intelligente
« Le métro le plus digital du monde. » C’est l’ambition qu’a la SGP pour son Grand Paris Express. Elle vient de lancer en ce sens un appel à manifestation d’intérêt à destination
de tous les acteurs de la filière. Ses futurs services numériques, le métro du Nouveau Grand Paris les conçoit en amont. Certes, la loi impose à la Société du Grand Paris (SGP) de prévoir un réseau de communication à très haut débit, mais son président, Etienne Guyot, ambitionne d’en faire « le métro le plus digital du monde ». Rien que ça… Et pour ce faire, la SGP vient de lancer un appel à manifestation d’intérêt (AMI) à destination de tous les acteurs de la filière, dans le but de « bien définir les composants de l’infrastructure numérique » et de la développer en « réelle coconception », a-t-il expliqué.
A ce stade, il s’agit d’une démarche extrêmement ouverte afin de « mieux appréhender l’environnement pour faire émerger une plateforme d’informations ouverte aux voyageurs et aux entreprises ». Les concepteurs du futur métro n’ont en effet pour l’heure qu’une idée approximative des services de demain, mais ils ne veulent pas rater le virage de « la révolution mobile : demain l’accès au Web sera majoritairement mobile, a expliqué Jérôme Coutant, responsable du numérique à la SGP. Les matériels évoluent et je pense qu’on n’a encore rien vu ! Les besoins en bande passante seront exponentiels. »
Le projet est mené avec la conviction que le développement du numérique « facilitera la vie quotidienne des Franciliens, améliorera l’égalité des territoires et favorisera l’attractivité économique de l’Ile-de-France », complète Etienne Guyot. Deux cabinets ont accompagné la SGP pour identifier les principales thématiques. Outre la révolution mobile, l’enjeu est aussi de réduire l’inégalité des territoires et des entreprises devant le potentiel numérique. La SGP envisage donc de déployer une constellation d’infrastructures numériques le long de son propre réseau : fibre optique, espaces techniques, data centers, etc., accessibles aux opérateurs de services télécoms comme aux PME et TPE voisines du métro. A explorer également : la piste de l’utilisation des données numériques des millions de voyageurs franciliens, qui constitueront une incroyable matière première pour imaginer de nouveaux services mobiles pour les voyageurs ; ou encore l’utilisation des gares, en tant que hubs de la mobilité urbaine, pour créer des espaces de télétravail et de coworking.
Le montant à investir reste modeste au regard du budget du futur métro (26,5 milliards d’euros) : il est évalué à « 30 à 40 millions d’euros ». « Nous sommes en posture de laboratoire », a précisé Jérôme Coutant au lancement de l’AMI le 5 décembre. La ligne 15 Sud, qui devrait être la première inaugurée, dès 2020, sera donc certainement elle aussi le laboratoire de la dimension numérique du Grand Paris Express. C. N.
Publié le 10/12/2024 - Marie-hélène Poingt