2021, année record pour Egis
01 Avr 2022
Mis à jour le 04 avril 2022
2021 a été une année « charnière et record » pour Egis, selon les mots de son directeur général Laurent Gervais. Année charnière car la société d’ingénierie a été privatisée avec l’entrée au capital à hauteur de 40 % de Tikehau Capital. Cette prise de participation s’est faite via le fonds d’investissement T2 Energy Transition qui a pour vocation à participer au capital d’entreprises contribuant à la décarbonation.«C’est une validation de la stratégie de décarbonation d’Egis« , commente Laurent Gervais en précisant que l’actionnaire historique, la Caisse des Dépôts et Consignations, reste à un niveau élevé (33 %) et va continuer à influer sur les choix.
Croissance de l’activité et de la profitabilité
Année record car la croissance a été forte malgré la crise : les commandes ont progressé de 25 % par rapport à 2020, représentant 1,5 milliard d’euros et la profitabilité a augmenté. La croissance du chiffre d’affaires (1,6 milliard, +9 %) a été portée par la quasi-totalité des Business Units, commente Olivier Gouirant, le directeur financier. Le résultat net part du groupe est de 40 millions d’euros.
Parmi les contrats gagnés, citons ceux sur le Grand Paris Express ou le contrat sur le premier Câble urbain francilien. En plus de sa casquette d’ingénieriste, Egis exploite des infrastructures (aéroports et routes), ce qui représente 21 % de son activité. Le groupe a remporté le contrat d’exploitation d’une autoroute de 800 km en Grèce, dont le démarrage est prévu en 2023. Ou le management de la ZFE (zone à faibles émissions) de la Cité du Grand Manchester (plusieurs centaines de caméras doivent assurer le bon fonctionnement du dispositif).
12 acquisitions en un an
La croissance de l’activité vient de l’organique (+6 %) mais aussi de l’externe (+9 %) puisque le groupe a réalisé en 2021 pas moins de 12 acquisitions de toutes tailles et dans différents pays (France mais aussi Royaume Uni, Moyen Orient, Asie du Sud Est et Australie). Et 2000 personnes ont été recrutées, dont 600 en France. 62 % de l’activité est réalisée à l’international, rappelle encore la direction.
Ces résultats sont dans la lignée du plan Impact the future, lancé six mois après l’arrivée aux commandes de Laurent Gervais, et approuvé en janvier 2021. Ce plan prévoit le doublement de l’activité à 2,5 milliards d’euros en 2026 et la montée du groupe au top 10 mondial. Aujourd’hui il se classe autour de la 20ème place.
Bâtiment, rail et nucléaire
Le dirigeant souhaite que l’entreprise se renforce dans le bâtiment, dans le rail et dans le nucléaire. Il rappelle qu’il va falloir « fournir les infrastructures et loger les 2 milliards d’habitants supplémentaires attendus sur la planète en 2050« . Reconnaissant que plus d’infrastructures, c’est plus de rejets de CO2, il assure que 100 % des projets d’Egis seront « éco-conçus » en 2030 et que la résilience des infrastructures prise en compte en amont pour qu’elles résistent aux phénomènes climatiques extrêmes qui devraient se produire avec le réchauffement planétaire.
Au niveau géographique, le groupe souhaite se renforcer Moyen Orient, en Asie du Sud Est, en Inde et en Grande-Bretagne. Il regarde « des potentiels d’acquisitions » dans des zones où il est moins présent, notamment sur le continent nord américain où il souhaite se développer.
Présent en Ukraine, qui représente sa plateforme de développement en Asie Centrale (même si l’activité en Ukraine ne représente que 9 millions d’euros), Egis indique avoir pris des mesures en faveur de ses 170 employés dès le déclenchement de la crise. L’ingénieriste français a rapatrié ses salariés non ukrainiens et « mis à l’abri » les ressortissants ukrainiens qui le souhaitaient ainsi que leurs familles en leur proposant des solutions de logement en Pologne et en Roumanie. En tant que président du Medef France-Ukraine, il affirme que les entreprises sont prêtes à reprendre leurs activités en Ukraine et à participer à la reconstruction du pays dès que possible.
Marie Hélène Poingt