Quelques jours avant la présentation du rapport sur l'avenir des Intercités préparé par la commission Duron, les élus des régions et des agglomérations moyennes ont lancé un cri d'alarme car ils craignent "un scénario noir de démembrement" du réseau des trains Intercités.
Ces trains, anciennement appelés Grandes Lignes, aujourd'hui rebaptisé Intercités ou trains d'équilibre du territoire (TET), accusent un déficit annuel d'exploitation de 300 à 400 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 1 milliard. Ils risquent de faire les frais "des choix budgétaires" de l'Etat, selon la présidente de Villes de France Caroline Cayeux, sénateur-maire UMP de Beauvais. "Ces TET sont extrêmement importants pour nos villes. Ilspermettent d'éviter une désertification des territoires", ajoute Caroline Cayeux.
"Tout le monde le sait, la SNCF a une petite idée sur l'avenir (…) L'enjeu, c'est de supprimer plus de la moitié des lignes de TET", avertit de son côté Jacques Auxiette, le président de la région Pays de la Loire. Egalement président de la commission transports de l'ARF, il estime que "le parlement doit se saisir de cette question, sans démagogie" et réclame "des moyens budgétaires" sur "une dizaine d'années pour garantir l'égalité d'accès des usagers" au transport ferroviaire.
Les élus craignent aussi que l'Etat et la SNCF "profitent" de l'agrandissement des régions en tant qu'entités administratives "pour faire basculer des lignes TET dans de nouvelles relations TER" qui seraient à la charge des régions. Les régions pourraient l'accepter mais seulement si elles obtiennent une compensation financière, indique encore Jacques Auxiette.