Depuis son ouverture en mars 1988, le tunnel ferroviaire du Seikan est le plus long du monde avec ses 53,8 km entre Honshu, la grande île japonaise, et Hokkaido, l’île du nord. Un record en passe d’être battu dans quelques semaines avec l’ouverture du tunnel de base du Gothard. En attendant, depuis le 26 mars dernier, le tunnel sous-marin japonais permet au Shinkansen de relier Tokyo au sud de Hokkaido une dizaine de fois par jour à grande vitesse, entraînant la suppression des trains de nuit Hokutosei et Cassiopeia (de luxe). Place aux rames E5 de JR East et à leur toute nouvelle version désignée H5, de JR Hokkaido cette fois.
L’ouvrage du Seikan, qui n’accueillait depuis son ouverture que des trains classiques à voie étroite de 1 067 mm, est désormais à double écartement et connecté au réseau à grande vitesse japonais, à voie normale. Réseau qui s’est enrichi à cette fin d’un nouveau tronçon, précisément désigné Hokkaido Shinkansen, qui totalise 149 km en comptant la partie en tunnel et a coûté 550 milliards de yens (4,4 milliards d’euros). Cette ligne nouvelle relie Shin Aomori, terminus nord du Shinkansen de décembre 2010 à mars 2016, et Shin-Hakodate-Hokuto, sur l’île de Hokkaido. Relié à Tokyo (à 863 km) en 4 heures à 4 heures 30, le nouveau terminus du Shinkansen se situe sur la ligne entre Hakodate (à 18 km plus au sud, sur la côte) et Sapporo (268 km plus au nord) qui, moyennant un changement, est encore à huit bonnes heures de la capitale. C’est pourquoi les travaux ont déjà commencé pour prolonger la ligne Hokkaido Shinkansen vers Sapporo, qui ne devrait plus être qu’à 5 heures de Tokyo en… 2030.