Alstom-Siemens : un Airbus allemand
Alstom et Siemens ont officialisé le 26 septembre la fusion de leurs activités ferroviaires après la réunion du conseil d’administration du groupe français, où siègent deux représentants de l’Etat détenteur de 20% des droits de vote, et après la réunion du conseil de surveillance de l’industriel allemand, qui fabrique des trains mais aussi des turbines et des éoliennes. Les deux groupes avaient déjà étudié ce projet en 2014 mais il avait échoué, Alstom préférant céder ses activités énergie à l’américain General Electric et recentrer son activité sur le ferroviaire.
Avant ce rapprochement qui semble très politique et soutenu au plus haut niveau, Siemens avait aussi envisagé un accord avec Bombardier, mais il a finalement préféré Alstom. Un très bon connaisseur du dossier confie : « J’ai toujours entendu dire que, le jour où les politiques seraient d’accord, les groupes industriels suivraient. » Or, selon lui, le projet a directement été impulsé par Emmanuel Macron et approuvé par Angela Merkel.
Les groupes ont donc suivi, même si, à leur niveau, c’est un peu plus compliqué. Certes, Henri Poupart-Lafarge n’est pas étiqueté germanophobe, comme l’était son prédécesseur Patrick Kron. Et il a infléchi son discours. Il est passé du farouche « stand alone » de ses débuts de PDG, bien dans la ligne de Patrick Kron, à un intérêt prudemment manifesté pour la consolidation européenne face à la concurrence asiatique et notamment chinoise. Pas sûr pour autant qu’il ait été très tenté par l’Allemagne. L’asymétrie est claire avec les dirigeants du groupe allemand, favorables à l’alliance française, qu’il s’agisse de Joe Kaeser (président du directoire) qui avait proposé un « Airbus du rail » ou du très francophile Gerhard Cromme
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