Le 31 juillet, Voyages SNCF et Alstom ont annoncé la commande de 12 rames TGV à deux niveaux, désignées Océane par le premier et Avelia Euroduplex par le second. Chiffrée à 335 millions d’euros (soit un prix unitaire approchant les 28 millions d’euros), cette tranche doit être mise en service en 2021 et 2022 sur les relations Paris – Rennes, Paris – Nantes et Paris – Metz ou Nancy.
Approuvée par le Conseil d’administration de la SNCF le 26 juillet, cette nouvelle commande ferme, qui n’est pas à proprement parler une option du contrat passé entre Alstom et SNCF le 27 juin 2007, fait suite à une levée d’option de 40 rames (qui s’inscrivait, elle, dans le cadre du contrat) et aux 15 « options complémentaires » levées en 2017 (41 de ces rames ont été livrées sur un total de 55, les dernières étant attendues pour fin 2020). Par ailleurs, la livraison des 12 rames supplémentaires TGV Océane, modèle éprouvé et apprécié depuis sa mise en service en décembre 2016 entre Paris et Bordeaux, précédera celle, prévue à partir de 2023, des 100 TGV du Futur dont la commande a été annoncée il y a tout juste un an. Un matériel qui, comme son nom l’indique, n’est pas encore une réalité et dont la mise en service n’est pas prévue a priori sur les lignes de l’ouest de la France…
Remplacer des rames trentenaires
Les 12 TGV Océane supplémentaires ont pour objectif de renouveler « progressivement » le parc à grande vitesse, en particulier les TGV Atlantique (qui atteignent 30 ans de service pour les plus anciens), tout en transportant davantage de voyageurs par rame (556, contre 485 pour les Atlantique et 509 pour les générations précédentes de Duplex).
Si cette commande de 12 TGV Océane est affichée par la SNCF comme une réponse « à la forte croissance du trafic des passagers grande vitesse en France », rendue possible par « les excellents résultats de l’activité », tout en offrant à l’opérateur historique « un atout formidable dans le contexte de l’ouverture à la concurrence », le facteur politique est également présent. En effet, selon un communiqué du ministère de la Transition écologique et solidaire, « [Elisabeth Borne] souligne que cette commande est rendue possible par le nouveau pacte ferroviaire porté par le Gouvernement en 2018, qui a donné à la SNCF toute la visibilité nécessaire sur son activité, grâce à la décision de stabiliser l’évolution des péages acquittés par les TGV en les limitant strictement à l’inflation ».
Des heures de travail avant le TGV du Futur
Enfin, cette commande représentera des heures de travail en 2020-2021, c’est-à-dire avant le démarrage de la production du TGV du Futur, sur huit des treize sites d’Alstom en France. Ce surcroît d’activité est particulièrement bienvenu sur le site de Belfort, spécialisé dans les motrices TGV et les locomotives. Des circonstances que Jean-Baptiste Eyméoud, président d’Alstom France, ne nie pas, bien au contraire : « La production de ces nouvelles rames Avelia Euroduplex représentera de la charge et de l’emploi pour respectivement 400 personnes à La Rochelle et 120 personnes à Belfort ». Outre ces deux derniers sites, celui de La Rochelle étant chargé de la conception et l’assemblage, Ornans produira les moteurs, Le Creusot les bogies, Tarbes les chaînes de traction, Villeurbanne l’informatique embarquée et Petit-Quevilly les transformateurs de traction, alors que Saint-Ouen assurera le design.
P.L.