L’inauguration de la première ligne de tram de Toulouse devait être grandiose, le 27 novembre. Mais un conflit social dur a non seulement gâché la fête, mais aussi empêché le tram de circuler pendant deux semaines. L’inauguration de la première ligne de tram de Toulouse devait être grandiose, le 27 novembre. Les Toulousains étaient impatients d’emprunter ces rames à la ligne élégante pour se rendre au Zénith, à l’hôpital Purpan, à la patinoire de Blagnac ou dans le nouveau quartier Andromède. Las ! un conflit social dur a non seulement gâché la fête, mais aussi empêché le tram de circuler pendant deux semaines. Les syndicats CFDT, CGT, FO et SUD ont finalement signé un accord de fin de conflit le 10 décembre, et le tram a pu circuler le lendemain.
Les wattmen qui bloquaient le dépôt des trams de Garossos faisaient valoir des revendications salariales et de conditions de travail. Sept rencontres organisées par la direction depuis octobre 2009 n’avaient pas réussi à rapprocher les points de vue. Dans un communiqué du 1er décembre, la direction de Tisséo rappelait qu’une augmentation des salaires de 6 % a eu lieu en 2010 et qu’une gratification exceptionnelle de 300 euros avait été accordée aux 300 salariés impliqués dans le lancement du tramway. Les syndicats demandaient que la prime de 86 euros mensuels octroyée aux agents de maîtrise à cause de « l’élargissement de leur mission » le soit aussi aux 70 conducteurs de tram. Ce que refusait la direction.
Des améliorations des conditions de travail des traminots avaient été acquises au fil des rencontres, rappelait Gérard André, président de l’Epic Tisséo : planning connu un an à l’avance contre 10 semaines pour les bus, amplitude maximum de 14 heures au lieu de 13 heures, journées de 7 heures en continu maximum. « On a retravaillé sur le temps de parcours, indiquait l’élu socialiste. Les 33 minutes pour effectuer le trajet Aéroconstellation – Arènes étant jugées difficiles à atteindre par les conducteurs, on est passé à 37 minutes. »
Mi-décembre, les conséquences du conflit se faisaient sentir durement. L’hôpital Purpan était devenu presque inaccessible à certaines heures à cause des embouteillages consécutifs au non-démarrage du tram et aux travaux. A Blagnac, c’était l’incompréhension : « Nos concitoyens se trouvent bloqués alors qu’ils ont subi les désagréments des travaux pendant quatre ans, fulminait son maire Bernard Keller dans le journal local. Le chantage syndical sur l’inauguration puis sur le lancement du tram est perçu par beaucoup, ici, comme le caprice d’enfants gâtés. »
Finalement, après une dernière réunion, le jeudi 9 décembre, un accord a été signé prévoyant, outre les améliorations des conditions de travail citées plus haut et la prime de 300 euros, trois jours de repos supplémentaires et une prime mensuelle de réapprovisionnement de 30 euros.
Il y a 5 mois - Marie-hélène Poingt
Il y a 6 mois - Patrick Laval