La région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui veut être la première à ouvrir ses TER à la concurrence dès que la loi le permettra, a reçu, selon nos informations, pas moins de dix candidatures à son appel à manifestation d’intérêt, lancé en début d’année.
Les opérateurs avaient jusqu’au 20 mars pour répondre. A partir de maintenant et d’ici à la mi-avril, la région va procéder à une présélection.
« Nous enverrons un dossier de consultation aux opérateurs retenus et à partir de cela, ils devront nous remettre leurs offres vers juin », a expliqué à VR&T Philippe Tabarot, le vice-président délégué aux Transports de la région, en précisant qu’une des conditions sera que les opérateurs aient déjà une expérience ferroviaire en France ou en Europe. « Les candidatures que nous avons reçues proviennent d’opérateurs solides, avec des références », se borne-t-il à préciser.
Transdev a bien sûr déposé un dossier. « Pour le moment, nous sommes les seuls, avec la SNCF, à disposer d’un certificat ferroviaire, qui nous donne le statut d’entreprise ferroviaire de voyageurs sur le territoire national et donc l’autorisation d’y exploiter des lignes », indique un cadre de l’entreprise. Certificat ferroviaire attribué tout récemment, via sa filiale CFTA.
Keolis, la filiale de la SNCF, RATP Dev, RDT 13 (la Régie départementale des Bouches-du-Rhône, opérateur de fret) et l’anglais Arriva sont aussi sur les rangs.
Trenitalia a également indiqué le 21 mars qu’elle avait fait acte de candidature, via sa filiale Thello. Et puis il y a, si l’on peut dire, le candidat surprise : MTR. Pour ne pas recevoir une fin de non-recevoir, l’opérateur de Hongkong s’est associé à une entreprise ferroviaire anglaise, explique une source proche du dossier.
Trois lignes sont proposées aux opérateurs ferroviaires : Marseille – Vintimille, Briançon – Marseille et Nice – Breil – Tende. « Soit un mix entre une grande ligne voyageurs (puisqu’elle représente, avec 50 000 voyageurs par jour, la deuxième ligne la plus fréquentée de France, hors Ile-de-France), une ligne dite secondaire et une ligne à la fois en montagne et périurbaine », souligne Philippe Tabarot.
Selon Roberto Rinaudo, directeur général de Thello, ces lots ne sont pas suffisants pour permettre à un opérateur ferroviaire alternatif de donner sa pleine mesure. Mais la région a déjà indiqué qu’elle donnait toute liberté aux candidats de faire leurs propres propositions de lots. Et de faire toutes les suggestions qu’ils souhaitent sur les thèmes les plus variés, offre, exploitation, distribution… « C’est l’avantage de ne pas être dans un appel d’offres traditionnel », explique Philippe Tabarot. En recourant à cette procédure de l’AMI, la région espère en effet prendre de l’avance en échangeant avec différents opérateurs ferroviaires et pouvoir ainsi élaborer son futur appel d’offres. Pour Philippe Tabarot, le but, « c’est d’être prêt les premiers, dès que la loi le permettra ».
Marie-Hélène Poingt