L’affaire a fait grand bruit. Le 2 janvier en gare de Paris-Montparnasse, une mère et sa fille laissent s’échapper leur chat, qui finit par se réfugier sur les voies, sous un train. Ses propriétaires demandent à des agents d’intervenir et d’empêcher le train de partir. En vain, les agents refusent de retarder le train avec toutes les conséquences qui s’ensuivraient. Le train part, écrasant l’animal.
Après un article le 20 janvier du Parisien relatant « l’exécution du chat » sur une pleine page, les réactions se sont multipliées, pointant le manque d’humanité de la compagnie ferroviaire, avec des propos très souvent excessifs, montés en épingle par les médias, surtout sur le web. La SNCF a indiqué « regretter ce triste incident ». Le 23 janvier, la Fondation 30 millions d’amis annonçait porter plainte contre la SNCF pour actes de cruauté. Citée dans plusieurs journaux, Reha Hutin, sa présidente, précise sérieusement que « c’est un passager de la SNCF qui a été sciemment écrasé », l’animal étant « en règle puisque ses maîtresses s’étaient acquittées d’un billet pour qu’il puisse voyager en toute légalité ».
Mission impossible
Au-delà de ce bad buzz, la SNCF aurait-elle pu éviter la mort du chat ? « On aurait pu faire repartir le train au pas, mais sans avoir la garantie que le chat ne se fasse pas écraser. Mais aller sur les voies pour tenter de le récupérer me paraît mission impossible, surtout s’il a peur et qu’il bouge… », explique un conducteur de la SNCF qui tweete régulièrement sous le pseudo BB27000.
Un agent qui devrait aller sur les voies doit respecter toute une procédure pour obtenir l’autorisation, ce qui peut prendre du temps, poursuit-il. Dans une grande gare, « la hauteur du quai est très souvent à la norme 0,92 cm, voire entre 1 m et 1m10 », rappelle-t-il aussi dans un thread. Avant d’intervenir, un agent devra remplir une demande d’autorisation, recevoir l’accord et, si c’est accepté (ce qui peut prendre du temps), prévenir le conducteur, enfiler des vêtements spéciaux pour ramper sous un train… Une fois l’intervention terminée, il faut « restituer » la PERS, un document rempli par le conducteur avec le poste d’aiguillage, poursuit-il. Une procédure lourde qui met à mal toutes les circulations prévues durant ce créneau avec un effet boule de neige. Et qui pourrait coûter cher aux propriétaires du chat si on lui présente la facture, sans garantie sur une issue heureuse.
MH P