Concurrence TER : l?Alsace attendra
Après s?être portée volontaire pour ouvrir son réseau TER à la concurrence, l?Alsace renonce? momentanément Jusqu’à ces dernières semaines, l’Alsace n’hésitait pas à affirmer qu’elle serait la première région à ouvrir à la concurrence une partie de ses TER. Le conseil régional dirigé par la droite expliquait, officieusement, qu’un lot de 15 à 20 % serait soumis à appel d’offres dans le cadre de la convention ferroviaire qu’il doit signer avec la SNCF le 4 décembre. Les liaisons concernées pouvaient être soit l’étoile ferroviaire de Mulhouse, soit celle de Strasbourg, ainsi que des lignes transfrontalières. Veolia Transport, EurailCo et autres Deutsche Bahn se montraient particulièrement intéressées. Il fallait simplement attendre, précisaient des élus, que la Loti (loi d’orientation sur les transports intérieurs) soit modifiée. Coup de théâtre lorsque les élus ont pris connaissance vers le 20 novembre du texte de la future convention qui doit régir les relations entre la SNCF et la région entre 2010 et 2018 : pas une ligne sur l’ouverture à la concurrence, pas même une mention pour réserver l’avenir. « Hubert Haenel nous a expliqué qu’après mûre réflexion l’Alsace ne voulait pas être la seule région à inclure une clause sur la concurrence alors que la commission Grignon planche sur ce thème. Je pense que derrière tout cela c’est la proximité des élections régionales qui a fait reculer la région. L’exécutif ne voulait pas créer un sujet à polémiques », estime Martine Diffor, conseillère régionale socialiste. L’Alsace n’a pas pour autant mis son idée aux oubliettes. Elle devrait faire partie des premières régions qui se porteront candidates à une expérimentation de la concurrence dans le TER. Le sénateur UMP du Bas-Rhin Hubert Haenel, artisan de la décentralisation des TER, a en effet recommandé de suivre la même démarche initiée il y a vingt ans pour la régionalisation ferroviaire : lancer des expérimentations dans des régions volontaires.
Marie-Hélène POINGT
Publié le 10/12/2024 - Marie-hélène Poingt